Le député François Piquemal (Nupes) porte la voix de l’association N.A.T.U.R.E.S Pradettes de Toulouse jusqu’à l’Assemblée nationale en interpellant la Première ministre, Élisabeth Borne, au sujet des critères d’attribution du Fonds vert promis fin août. Ce dernier, destiné aux collectivités territoriales, pourrait aider le collectif à pallier le manque de financements pour acheter la friche municipale située dans le quartier des Pradettes afin de mettre en place, après de longs mois de débats avec la Mairie, le projet de ferme urbaine.
Le collectif N.A.T.U.R.E.S Pradettes n’abandonne pas son projet d’installation d’une ferme urbaine à Toulouse. À la fin du mois d’août, la Première ministre Élisabeth Borne a promis la création d’un “Fonds vert”, doté de 1,5 milliard d’euros, destiné aux collectivités territoriales afin de lutter contre le réchauffement climatique. Cette aide devrait par exemple servir aux communes pour financer la rénovation énergétique des bâtiments publics. Ou bien à assurer la préservation des îlots de fraîcheur dans les villes.
Une opportunité pour l’association N.A.T.U.R.E.S Pradettes qui espère ainsi relancer son projet de ferme urbaine dans le quartier du même nom. Explications.
Le projet de création d’une ferme urbaine sur le dernier terrain non bâti des Pradettes à émergé en 2019, porté par le collectif des associations du quartier, qui représente plus de 3 000 membres. Toutefois, la Mairie de Toulouse avait une tout autre idée en tête pour cette friche : celle de vendre le terrain à un promoteur immobilier afin d’y construire plus de 300 logements.
C’est alors que N.A.T.U.R.E.S Pradettes a vu le jour. Une association chargée de monter un dossier solide pour convaincre la Mairie de céder le terrain afin d’y installer des jardins partagés, une ferme pédagogique, une ferme maraîchère, etc. Après plus d’un an de travail, ce dossier a bel et bien été remis entre les mains des élus au mois d’avril dernier. Sans succès. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a catégoriquement refusé les propositions, faute de garanties financières.
« En l’état, cette installation entraînerait une importante perte de recettes (3,8 millions d’euros) dans le bilan du programme d’aménagement du quartier Bordeblanche. Sans ces recettes, la collectivité n’est plus en capacité de financer la construction des équipements publics à venir, ni la réalisation des voiries et infrastructures de desserte restant à aménager dans le quartier », avait expliqué la Mairie de Toulouse. Un avis défavorable dénoncé par l’association porteuse du projet, qui avait accusé la Ville de ne pas avoir prêté une véritable attention au dossier.
Suite à l’annonce par Élisabeth Borne de la mise en place d’un Fonds vert de 1,5 milliard d’euros pour les collectivités, le député de la quatrième circonscription de Haute-Garonne, François Piquemal (Nupes), s’est saisi du dossier. En effet, l’élu a interpellé la semaine dernière la Première ministre au sujet des conditions d’attribution de cette aide de l’État à la transition écologique.
« Le député a clairement demandé au gouvernement si une ville sans politique écologique, qui privilégie le bétonnage à tout va, pourrait quand même bénéficier de ce Fonds », soulève Philippe Lebailly, coprésident de N.A.T.U.R.E.S Pradette, en visant la mairie de Toulouse. François Piquemal a également questionné le gouvernement sur une potentielle indemnisation des collectivités pour leurs pertes financières en cas de sauvegarde de zones de fraîcheur ou de biodiversité dans les villes.
🌿Ce matin en soutien au projet de ferme urbaine des #Pradettes à #Toulouse.
✊Les habitants et associations du quartier des Pradettes sont mobilisés pour préserver un îlot de fraîcheur.
✍️ J’ai interpellé le gouvernement par une question écrite: https://t.co/brlRvhpShK pic.twitter.com/U16bR1ucVA
— François Piquemal (@FraPiquemal) September 30, 2022
La Première ministre n’a, pour l’heure, donné aucune réponse au député de Haute-Garonne. Mais selon Philippe Lebailly, si Toulouse venait à bénéficier d’une partie de cette aide, les choses se débloqueraient pour la friche des Pradettes. « Dans le dossier que nous avons déposé auprès de la Mairie en avril, il est bel et bien expliqué que nous disposons de tous les financements nécessaires à l’installation d’une ferme urbaine sur le terrain. Ce que nous n’avons pas en revanche, c’est l’argent pour acheter ce terrain, à hauteur de 3,8 millions d’euros. Mais ils le savaient depuis le début : nous ne souhaitons pas être acquéreurs du terrain. Nous voulons que la Mairie reste propriétaire, et simplement y installer des aménagements dessus. Mais celle-ci a mis en avant les pertes financières qu’engendreraient cette “non-vente du terrain” pour refuser nos propositions », explique-t-il.
Justement, ce que l’association espère aujourd’hui, c’est que le Fonds vert débloqué par le gouvernement puisse pallier ce manque auprès de la collectivité. Donc, que le terrain n’ait pas besoin d’être acheté. Et que plus tard, la ferme urbaine puisse enfin y être installée.
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