La Métropole de Toulouse a décidé que le MIN n’accueillerait plus de salons animaliers commerciaux. Une avancée saluée par l’association de protection animale PAZ qui demande à ce que cette décision soit généralisée.
C’est une avancée saluée par l’association de protection animale PAZ (Projet animaux zoopolis). Les élus de Toulouse Métropole ont voté, lors du conseil communautaire du 15 octobre dernier, une délibération portant sur un avenant au contrat de délégation de service public du Marché d’intérêt national (MIN). Celui-ci apporte notamment des précisions concernant l’activité événementielle. « Par le biais de l’avenant n°4 signé le 3 mai 2022 entre les parties, il a été convenu d’autoriser le délégataire à développer l’activité événementielle au sein du MIN, il convient aujourd’hui de préciser la nature des expositions pouvant y être organisées », indique la délibération. Ainsi, la collectivité et le délégataire, « soucieuses du bien-être animal », ont décidé que le MIN n’accueillerait plus de salons animaliers commerciaux, « sauf s’ils sont organisés en partenariat avec des refuges ou fondations reconnues ». Et ce, à partir de 2027.
L’association PAZ, qui avait envoyé un courrier le vendredi 3 octobre à la collectivité pour lui demander « de ne plus autoriser de salons d’animaux de compagnie dans des lieux qui appartiennent à la Métropole », se réjouit de cette décision. Toutefois, elle relève plusieurs « points de vigilance ». « S’il s’agit uniquement de salons 100% adoptions (animaux abandonnés, sans aucune vente), nous sommes favorables [à l’organisation de salons en partenariat avec des refuges ou fondations reconnues, NDLR]. Mais cette exception ne doit pas être une faille pour l’organisation des expositions félines ou canines qui ont pour but in fine de faire la promotion de races », souligne-t-elle. De même, elle « aurait préféré que le salon du chiot de 2026 ne soit pas maintenu ». L’association s’était d’ailleurs mobilisée à l’occasion de celui qui s’était déroulé ces samedi 11 et dimanche 12 octobre au Marché d’intérêt national.
Plusieurs de ses membres s’étaient ainsi rassemblés à l’entrée du MIN pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme « une honte ». « Ce salon constitue une vitrine pour un business basé sur la marchandisation des animaux. Rappelons qu’un salon, c’est un peu une galerie commerciale qui invite au lèche-vitrine en marchandisant les animaux et en les présentant comme des objets de collection (couleurs, tailles, races…). Pendant ce temps, la France est toujours le premier pays en matière d’abandon avec ses refuges plein à craquer. Les animaux ne sont pas des marchandises ni des attractions à exhiber dans un salon. Provoquer des envies d’acheter des animaux de compagnie alors que la France est le premier pays en termes d’abandon est choquant ! », dénonce PAZ. Selon les chiffres de la Chaire Bien-être animal, environ 200 000 chats et chiens sont abandonnés chaque année dans l’Hexagone.
C’est pourquoi « PAZ s’inquiète que des salons animaliers continuent à se dérouler à Toulouse », notamment au MEETT. L’association a ainsi écrit le 15 octobre dernier à Jean-Luc Moudenc, le président de la Métropole, pour lui demander que les lieux dont la collectivité est propriétaire n’en accueille plus,. Mais elle n’a pas reçu « de réponse à ce stade ». L’association, qui souhaite que « ce type d’événements contraires à la condition animale » n’aient plus lieu, ne désespère pas, toutefois. « Dernièrement à Nogent-sur-Oise [dans l’Oise, NDLR], PAZ a obtenu l’engagement du maire de ne plus autoriser de salons animaliers », souligne-t-elle. Peut-être seront-ils d’ailleurs un jour interdits par la loi, tout comme l’utilisation d’animaux sauvages dans les cirques itinérants le sera à partir du 1er décembre 2028, selon la loi du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale…
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