Le parti Équinoxe, qui présente une liste aux élections européennes, était en meeting à Toulouse ce mercredi 5 juin. Plus jeune du scrutin, elle a pour volonté première d’en finir avec « la démesure de notre système économique ».
De nombreux “petits” partis se présentent aux élections européennes de 2024. Parmi eux : Équinoxe. Créé il y a trois ans par des ingénieurs, le tout jeune parti organisait un meeting à Toulouse ce mercredi 5 juin. « C’était le sixième et le dernier. On touche à la fin de cette campagne », annonce Marine Cholley, la tête de liste d’Equinoxe. Il faut dire que les électeurs français sont appelés aux urnes dans quelques jours, précisément ce dimanche 9 juin. Ils auront le choix entre 38 listes parmi lesquelles se trouve donc celle d’Équinoxe qui compte sept candidats originaires d’Occitanie, dont un de Haute-Garonne. « C’était important pour nous d’en avoir de partout en France et ainsi montrer que notre projet est français dans sa globalité, qu’il ne concerne pas exclusivement les grandes villes ou la capitale. Nous pensons, en effet, que la question de la démesure de notre système économique doit se traiter à toutes les échelles possibles, à commencer par les territoires », souligne Marine Cholley.
En finir avec la démesure est le cheval de bataille d’Équinoxe qui estime que celle-ci « est à la source des bouleversements de notre temps ». « Notre projet appelle à revenir dans le sens de la mesure », appuie la tête de liste. L’une de ses mesures phares est ainsi de « faire de l’Europe, le premier continent à sortir des énergies fossiles ». « Nous voulons développer les énergies renouvelables tout en gardant nos capacités nucléaires, comme en appellent les scientifiques du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, ndlr) », déclare Marine Cholley. Equinoxe souhaite aussi réformer la Politique agricole commune (PAC). « Elle ne doit plus être à destination des installations agricoles qui sont les plus grosses et les plus productivistes, mais à destination des pratiques agroécologiques. Selon nous, notre système agricole ne va pas dans la bonne direction. Il nous rend malades, détruit les sols et la biodiversité et ne permet même pas aux agriculteurs de vivre », dénonce-t-elle.
Deux mesures qui touchent particulièrement l’Occitanie qui est la deuxième région de France pour la production photovoltaïque et hydro-électrique et également la deuxième région agricole de l’Hexagone. Mais la tête de liste d’Équinoxe, qui veut également « mettre en place des clauses miroirs » pour imposer une réciprocité entre les normes de production des pays et « renégocier les accords de libre-échange », tient à préciser que leurs « propositions sont profondément européennes ». « Nous n’avons pas voulu jouer le jeu de certains partis qui ont fait de ces élections, des élections de mi-mandat à la présidentielle », déplore la tête de liste. Une recette qui semble payer. Le parti Équinoxe compte dix fois plus de membres qu’il y a quelques mois, 2 500 précisément, répartis dans près de 90 groupes locaux, dont celui de Toulouse qui était « à l’origine du meeting » dans la Ville rose, précise Marine Cholley, âgée de 31 ans.
Sa liste est d’ailleurs la plus jeune des élections européennes avec une moyenne d’âge de 37 ans. « Cela contrecarre le discours commun qui prétend que la jeunesse ne s’engage plus », estime-t-elle avant d’assurer, toutefois, que son parti « ne fait pas de jeunisme ». « Nous comptons aussi des retraités, mais qui sont tous au service de la jeunesse et du monde de demain. Tout comme l’est notre projet », indique Marine Cholley. Et si Équinoxe se revendique comme un parti de jeunes, la tête de liste croit que « ce n’est malheureusement pas un atout dans le débat politique » actuellement. « Nous avons du mal à émerger dans les médias nationaux », regrette celle à qui on a pu dire qu’elle n’était « pas un visage suffisamment connu » pour cela. Malgré tout, Marine Cholley ne désespère pas d’atteindre les 5% aux élections européennes, condition indispensable pour obtenir des députés au Parlement européen.
« Nous pensons que nous n’avons jamais été aussi près des 5%. Des centaines de personnes se mobilisent dans nos meetings et des dizaines nous envoient des mails chaque jour », rapporte-t-elle avant d’ajouter : « Ce serait un fabuleux exploit de parvenir à les atteindre, même si nous sommes convaincus que nos idées rassemblent largement plus de 5% de la population ». « Lorsque nous allons tracter, les gens nous disent qu’ils sont contents d’avoir un parti qui reprenne leurs idées, qui est profondément radical mais pas révolutionnaire, et qui prend le temps d’écouter la science », raconte la tête de liste qui n’hésite pas à « aller au contact de gens qui spontanément n’iraient pas voter pour eux » en accord avec l’une de ses valeurs : la convivialité. « C’est une des mesures un peu oubliées dans les partis politiques actuels », juge-t-elle. La liste se démarque aussi par le fait qu’elle ne se réclame ni de la gauche ni de la droite. « Nous ne voulons pas nous positionner sur un axe que nous trouvons très réducteur », conclut Marine Cholley. Aux électeurs de se faire leur idée, donc.
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