L’église du Sanctuaire Saint-Jérôme se fait discrète comparé aux autres édifices religieux de Toulouse. Et pourtant, elle vaut assurément le détour. On vous emmène en visite.
C’est une église discrète qui pourrait presque passer inaperçue. Il serait pourtant dommage de la manquer. L’église du Sanctuaire Saint-Jérôme, située rue du Lieutenant-Colonel-Pélissier à Toulouse, est effectivement insolite à plus d’un titre. Par son extérieur plutôt modeste, d’abord, qui n’attire pas particulièrement le regard. Il faut dire que la façade de l’église, construite au XVIIe siècle, est un mur de briques toulousaines comme le centre de la Ville rose en est émaillé et ses portes d’accès vitrées sont assez sobres. Quant à son clocher, il ne se remarque qu’en prenant un peu de recul. Rien à voir, donc, avec l’église du Gésu, celle de Saint-Aubin (même si elle n’a pas de clocher) ou encore Notre-Dame de la Dalbade et leur architecture extérieure remarquable.
Mais ce n’est pas la seule particularité de l’église. En effet, celle-ci dispose d’une double entrée, l’une rue du Lieutenant-Colonel-Pélissier et l’autre rue de la Pomme, qui sont reliées par… une galerie dite “Passage Saint-Jérôme”. Vous pouvez ainsi aller d’une rue à l’autre en passant par ce passage couvert. Et ce, sans jamais entrer dans la nef et son chœur. La galerie passe bien dans l’église, mais contourne sa salle principale et ses chapelles. Un passage (plus ou moins) secret qui réserve quelques surprises à ceux qui l’empruntent. Nous vous conseillons de le traverser depuis l’entrée du 40 rue de la Pomme, encore plus discrète que celle située rue du Lieutenant-Colonel-Pélissier. Seul un petit écriteau “église” au-dessus de la porte permet effectivement de l’identifier.
Les portes vitrées passées, vous pourrez découvrir un couloir aux murs de briques toulousaines habillé de plusieurs vitrines. Cinq d’entre elles forment un “Chemin d’Espérance”, mettant notamment en scène la mise en croix, le calvaire ou encore la résurrection de Jésus-Christ.
Au bout de ce couloir, ce n’est pas la nef de l’église qui vous attend, mais de nombreuses plantes, dont des monsteras, profitant de la lumière apportée par un puits de jour. Encore une drôle de particularité de l’église Saint-Jérôme. Peu d’édifices religieux arborent en effet des plantes tropicales en leur sein. Juste après, vous pourrez trouver sur votre droite la chapelle du Très Saint Sacrement qui précède celle de Saint Joseph. La nef et son chœur se trouvent juste après.
De style baroque, l’ensemble impressionne. Surtout, lorsqu’on se remémore l’extérieur plutôt banal de l’église. Là, le regard est attiré par la superbe chaire et son ange en vol lorsqu’on se tient face au chœur et l’orgue de tribune quand on lui fait dos. En levant un peu la tête, s’admirent aussi les bas-reliefs qui représentent vertus, anges musiciens et trophées. Différents éléments à observer en déambulant au son du parquet qui grince sous les pas.
Rejoignez ensuite le passage pour découvrir la dernière chapelle : Notre Dame de Bon Secours, qui est à voir. Des vitrines, accueillant des éléments d’arts ecclésiastique, se présenteront de nouveau sur votre chemin. C’est là, après la chapelle, que la galerie s’achève pour déboucher sur la rue du Lieutenant-Colonel-Pélissier.
Attention, le retour dans le tumulte de la rue Alsace-Lorraine, située à proximité de l’église, pourrait ne pas être aisé après ce moment dans ce havre de paix. Avant, vous pouvez prendre le temps de vous renseigner sur son histoire. Elle est effectivement retracée au sein du lieu. Vous apprendrez notamment que l’église a été construite à partir de 1622 par la Compagnie royale des Pénitents bleus de Toulouse sous Louis XIII, premier roi de France membre de cette confrérie de pénitents d’inspiration franciscaine. Mais la compagnie, qui avait choisi Saint Jérôme comme protecteur, est dissoute en 1792. Leur chapelle devint alors une salle de réunion et un temple voué au Culte de l’Être suprême, puis église paroissiale en 1801. Elle est agrandie et réaménagée à ce moment. Aujourd’hui, l’église Saint-Jérôme est classée au titre des monuments historiques.
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