Le projet de reconversion de la caserne Vion à Toulouse vient d’être présenté. Il prévoit d’ouvrir le site à tous les Toulousains avec notamment un restaurant, un espace vert, une salle de spectacles et un espace de coworking.
Les Halles de la Cartoucherie, le Castelet de l’ex-prison Saint-Michel, l’ancienne faculté des sciences des allées Jules-Guesde… Autant de lieux qui ont changé d’usage et qui seront bientôt rejoints par la caserne Vion, située dans le quartier Saint-Cyprien à Toulouse. À la fin de l’année 2025, les pompiers, qui l’occupaient depuis 1988, vont effectivement la quitter à la suite du redéploiement des nouvelles casernes par le SDIS 31. Laissant ainsi le champ libre à la réhabilitation du site, construit dans les années 60 et inscrit au titre des monuments historiques par un arrêté préfectoral au mois de septembre dernier.
Ce projet de reconversion, porté par l’équipe lauréate constituée de Sporting Promotion et Vinci Immobilier, vient d’être présenté par Jean-Luc Moudenc, le maire de la Ville de Toulouse qui a vendu la caserne au groupement pour un montant de 14 millions d’euros. « Leur proposition cochait toutes les cases », indique Annette Laigneau, adjointe au maire en charge du patrimoine et de l’urbanisme.
Et le critère premier dans le choix du lauréat était : la préservation du patrimoine. D’ailleurs, le maire a martelé que « ce joyau particulier du patrimoine architectural est parfaitement respecté par le projet », balayant ainsi du revers de la main « les propos malveillants tenus par des autorités autoproclamées qui ont volontairement déformé, caricaturé et masqué nos véritables intentions ».
« Nous avons subi de très nombreux procès d’intention lorsque nous avons lancé cette opération », regrette Jean-Luc Moudenc. La vente même de la caserne par la Mairie, qui estimait qu’une occupation d’intérêt municipal n’étant pas envisageable, avait d’ailleurs été décriée. L’édile tient donc à rappeler « qu’il était, pour eux, inconcevable d’envisager une transformation de ce lieu sans opérer sa protection et également sa valorisation ».
Ainsi, comme l’a précisé l’élu, « l’inspiration de l’architecte, Pierre Debeaux, sera préservée » et « la caserne, dont les usages futurs seront radicalement différents, modernisée ». Dans le détail, le garage actuel accueillera un lieu de restauration d’une surface de 900m² environ, l’ancien gymnase sera transformé en salle de sport qui exploitera la tour de séchage des tuyaux, l’ensemble administratif fera office d’espace de coworking, l’auditorium servira de salle de conférences et de salle de spectacles et enfin, un espace vert de la taille d’une petite place Saint-Georges verra le jour.
« 2500 m² vont être débitumisés pour créer cet îlot végétalisé. Ce nouvel espace de fraîcheur sera ouvert au public en journée », annonce le maire qui a voulu « saisir l’occasion de progresser sur la thématique de la nature en ville » avec ce projet. Le lieu, d’une superficie d’environ 10 000m² et qui n’aura de caserne plus que le nom, sera donc accessible à tous les habitants. « Ce sera un lieu de destination pour les Toulousains », estime Anna Roche, directrice du développement à Vinci Immobilier. Une manière de mettre en valeur le lieu. « Nous souhaitons que le patrimoine architectural du 20e siècle puisse être mieux connu à travers ce projet », souligne Jean-Luc Moudenc.
Quasiment tous les éléments de la caserne actuelle, notamment l’abri à pompe à essence, seront donc conservés à l’exception de la piscine. « Elle n’était pas réutilisable », informe le maire. Les logements existants vont, de leur côté, être réhabilités. Au nombre de 85, ils étaient destinés à l’hébergement des pompiers. « Nous ne voulons pas en faire des logements neufs. Ils ont des attributs remarquables », relève Anna Roche. En revanche, un bâtiment de quatre étages et composé de 25 nouveaux logements va être construit à l’arrière du site. Ces derniers seront proposés en accession, en accession aidée et en locatif social.
Selon Jean-Luc Moudenc, « ce projet très contemporain répond aux attentes actuelles », notamment à celle des habitants du quartier. Pour rappel, une consultation avait été menée. « Nous avons pris en compte le besoin des habitants, notamment en termes de services et de logements », affirme-t-il. Les travaux de reconversion de la caserne devraient commencer en début d’année 2026. La livraison est prévue courant 2028.
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