Toulouse Métropole fait partie des collectivités qui devront réaliser des coupes budgétaires à la demande du gouvernement. Inquiète, l’opposition demande à ce que Jean-Luc Moudenc précise les services qui pourront être impactés.
Toulouse Métropole, à l’instar de plusieurs autres collectivités territoriales, s’apprête à se serrer la ceinture. En effet, le gouvernement de Michel Barnier leur a récemment annoncé qu’elles devraient faire 5 milliards d’euros d’économie en 2025. Et ce, pour ramener le déficit public à 5% du PIB. Un effort auquel devra participer la Métropole de Toulouse. Ce qu’ont déploré de nombreux élus, dont les membres du groupe d’opposition Alternative pour une métropole citoyenne (AMC). « Nous vivons actuellement une période d’austérité, et même de saignée budgétaire, pour les collectivités territoriales à qui on annonce des baisses de dotations très importantes. Pour Toulouse Métropole, si je ne me trompe pas, c’est de l’ordre de 13,8 ou 13,9 millions d’euros », estime Agathe Roby.
Un montant non-négligeable pour la collectivité. « Quand on sait que l’épargne nette de Toulouse Métropole est aux alentours de 40 à 60 millions d’euros, ce montant représente une part conséquente. Et qui va assurément mettre en difficulté les finances de Toulouse Métropole », juge Marc Péré, membre d’AMC et maire de L’Union. Pourtant, selon Agathe Roby, d’autres solutions existent. « Il est possible, plutôt que d’aller prendre 5 milliards d’euros dans les poches des collectivités, de prélever 2 milliards aux sociétés d’autoroutes et aussi, avec le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF), de récupérer 3 milliards d’euros », présente l’élue qui, comme les autres membres d’AMC, « s’inquiète des arbitrages que va faire Jean-Luc Moudenc », le président de Toulouse Métropole.
« Qui va en être victime ? » s’interroge Marc Péré avant de répondre : « Ce sont toutes les politiques publiques de proximité, les aides aux associations et la politique de transition écologique ». Agathe Roby craint également un impact sur le financement du Service express régional métropolitain (SERM), qui prévoit notamment la mise en place du RER Toulousain. « Est-ce que Jean-Luc Moudenc va se cacher derrière ces coupes budgétaires pour justifier le non-financement de ce RER métropolitain ? » se demande-t-elle. Pour rappel, il s’était montré réticent quant au financement de ce projet il y a quelques mois de cela, déclarant notamment qu’il ne mettrait pas un centime dans le SERM. « Très inquiets », les membres d’AMC vont donc solliciter Jean-Luc Moudenc pour savoir « quels services vont être impactés » à l’occasion du prochain conseil communautaire de ce jeudi 17 octobre.
D’autant que, dans le même temps, « de l’argent est donné à des lobbies et à des groupements d’entreprises », relève Agathe Roby. « Ce n’est pas énorme, mais 50 000 euros vont être versés au GIFAS, un groupement d’industriels français de l’aéronautique et du spatial, qui n’a pourtant absolument pas besoin de cet argent. Et ce, pour faire une exposition sur l’aéronautique à l’aéroport de Blagnac, alors qu’on a besoin d’argent pour faire fonctionner les services publics », pointe du doigt l’élue. La membre d’AMC interroge, par ailleurs, le positionnement de Jean-Luc Moudenc quant aux dernières annonces du gouvernement.
« Nous avons un président de Métropole qui a un discours très ambigu : Jean-Luc Moudenc explique, tout d’abord, sur les plateaux télé, qu’il ne veut pas que les services publics soient impactés. Puis il y a deux jours, il reçoit Guillaume Kasbarian, désormais ministre de la Fonction publique, pour expliquer que la Mairie et la Métropole de Toulouse prendront leur part dans la simplification de la fonction publique territoriale », projette Agathe Roby. Elle demande alors à Jean-Luc Moudenc de faire preuve de davantage de clarté en soutenant le vœu d’AMC « pour un rééquilibrage fiscal garantissant la qualité des services publics » qui sera déposé lors du conseil. « S’il ne veut vraiment pas que les collectivités territoriales soient impactées, qu’il se joigne à nous pour réclamer le rétablissement de l’ISF et la compensation de la perte de la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de la taxe d’habitation », appuie l’élue d’opposition.
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