Le Conseil d’État a confirmé l’expulsion de l’imam Mohamed Tataïat de la Grande mosquée de Toulouse, dans le quartier Empalot. Il rejette son recours en urgence contre son expulsion vers l’Algérie après des propos antisémites tenus lors d’un prêche.
Le Conseil d’État a confirmé l’expulsion de l’imam Mohamed Tataïat de la Grande mosquée de Toulouse, dans le quartier Empalot. La plus haute juridiction administrative de France a rejeté le recours en urgence contre son expulsion vers l’Algérie, après des propos haineux tenus envers les juifs lors d’un prêche.
L’imam, qui officiait à la Grande mosquée de Toulouse dans le quartier d’Empalot, avait été condamné en 2022 à quatre mois de prison avec sursis. Il a été arrêté chez lui le 19 avril, sur décision du juge des libertés et de la détention, et expulsé par la suite. Ses avocats ont contesté cette mesure, soulignant son comportement irréprochable depuis le prêche incriminé de 2017. Cependant, le tribunal administratif de Paris a rejeté ce recours, décision soutenue par le Conseil d’État.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a relayé la nouvelle sur le réseau social X. Il y voit une preuve de la « fermeté » et de l’ « efficacité de la loi immigration ».
L’avocat de l’imam, Vincent Brengarth, envisage de déposer un nouveau recours, cette fois sur le fond, selon l’AFP. Il affirme que son client n’a présenté aucune menace à l’ordre public depuis 2017.
Les faits remontent à 2017, lorsque l’imam a cité un hadith, une parole du prophète, dans un prêche en arabe, qui a été filmé et diffusé en ligne. Ce texte, selon la traduction faite pour l’enquête à l’époque, déclare : « Le jour du jugement ne parviendra que quand les musulmans combattront les juifs, le juif se cachera derrière l’arbre et la pierre, et l’arbre et la pierre diront “oh musulman, oh serviteur d’Allah, il y a un juif derrière moi, viens et tue-le” ».
Ce n’est qu’en 2018 que la vidéo a été remarquée et a suscité une vive réaction, en particulier au sein de la communauté juive. L’imam a exprimé des regrets et a évoqué une mauvaise interprétation de ses paroles.
Le tribunal avait jugé, dans une ordonnance en avril dernier, que les propos de l’imam constituaient une incitation explicite à la discrimination, à la haine et à la violence contre les juifs, et prenaient une importance particulière suite à l’attaque du Hamas contre Israël en octobre 2023.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires