Les élus du conseil municipal vont voter une délibération sur la démarche “Cap Toulouse + Fraîche 2050” ce vendredi 20 juin. Un plan que certains élus d’opposition qualifient de « propagande électorale ».
« C’est un plan de communication et de propagande électorale », estime Maxime Le Texier. Le co-président du groupe Alternative municipaliste citoyenne (AMC) fait ici référence à la démarche “Cap Toulouse + Fraîche 2050” qui sera votée par les élus lors du conseil municipal de Toulouse ce vendredi 20 juin. Son objectif : « adapter la ville de Toulouse aux enjeux du réchauffement climatique et lutter contre les îlots de chaleur urbain à l’horizon 2050 ». « En effet, malgré les nombreuses actions entreprises pour l’atténuation des émissions de gaz à effets de serre, le réchauffement climatique est une réalité, tandis que nous observons l’augmentation des températures et des vagues de chaleur au fil des années », peut-on lire dans la délibération.
Pour atteindre cet objectif, « 10 axes stratégiques » ont été définis. Parmi eux : la végétalisation, le dégoudronnage « pour une ville perméable », l’amélioration de l’albédo des matériaux des espaces publics et bâtiments ou encore l’installation d’ombrières « dans les zones sans possibilité de végétalisation ». « Ainsi, Jean-Luc Moudenc annonce vouloir résorber 70% des îlots de chaleur de la ville, gagner 1,44°C en ville en plantant 670 000 arbres et désartificialiser 13 km2 à l’échelle 2050 », liste l’élu qui évoque un « plan assez pharaonique » que la Mairie compte réaliser sur 25 ans, « au rythme progressif du renouvellement et de l’aménagement urbain ». « Ce sont des chiffres colossaux », appuie Maxime Le Texier.
Mais que le groupe d’opposition approuve. En effet, son co-président concède que « ce sont les ordres de grandeurs nécessaires ». En fait, là où le bat blesse, pour AMC, ce sont « les moyens mis en place ». Ou plutôt, l’absence de moyens. « Nous n’avons rien du tout à ce sujet dans la délibération », affirme-t-il avant de déplorer « qu’à côté de ça, l’urbanisation croissante se poursuit, c’est-à-dire que l’écart entre ce qui est replanté et ce qui est artificialisé va toujours dans le mauvais sens ». Ainsi, selon l’élu, Jean-Luc Moudenc s’adonne à du « greenwashing ». « Il s’attribue les idées écologiques de demain pour annoncer en grande pompe un plan qui n’est ni financé, ni argumenté, ni préparé », juge Maxime Le Texier.
Pour appuyer ses propos, il tient d’ailleurs à souligner qu’« il n’y a eu que quelques timides opérations de communication pendant le mandat de Jean-Luc Moudenc sur la végétalisation ». « Et qui sont assez cosmétiques puisque nous constatons que les arbres sont plantés plutôt en périphérie et pas du tout dans les zones d’îlots de chaleur et qu’au moins un tiers d’entre eux sont morts depuis », assure le co-président. Pour rappel, avec son plan initial “Toulouse + fraîche”, la Mairie s’est fixée pour objectif de planter 100 000 arbres d’ici 2030. Objectif qu’elle a atteint à 75%, d’après les derniers chiffres communiqués par la Municipalité.
Au-delà de « ce faux verdissement », Maxime Le Texier dénonce : « Jean-Luc Moudenc a repris les bonnes idées de notre programme de 2020, que ce soit retirer de la place à la voiture en certains endroits, aménager des pistes cyclables ou planter des arbres ». Mais le maire n’en fait pas assez d’après lui. « Il faut amplifier ces actions de manière vraiment très notable », appuie l’élu. Reste à savoir comment les financer. Une question que se posent d’ailleurs les partis de gauche à moins d’un an des prochaines municipales. « Je n’ai pas la réponse actuellement. Nous n’avons pas chiffré le programme », confie le membre de l’opposition, adhérent au parti Archipel Citoyen. De son côté, Agathe Roby, également co-présidente d’AMC et cheffe de file de la France Insoumise pour les élections municipales de 2026, évoque la possibilité de « ne pas faire la jonction Est pour réaliser des économies » afin « que Toulouse soit plus vivable ».
Commentaires