Les manifestants étaient nombreux à Toulouse ce mercredi 10 septembre. 13 000 selon la Préfecture de la Haute-Garonne, 30 000 d’après la CGT. Santé, éducation, métallurgie ou encore services publics, tous les corps de métier étaient représentés.
La mobilisation a commencé tôt à Toulouse. Plusieurs blocages ont eu lieu dans la matinée de ce mercredi 10 septembre à l’appel du mouvement citoyen “Bloquons Tout” pour dénoncer les injustices sociales. A 14h30, le rendez-vous était donné à Jean Jaurès pour ensuite défiler dans les rues de la ville, jusque dans le quartier Compans Cafarelli. Entre 13 000, selon la Préfecture de la Haute-Garonne, et 30 000 personnes, d’après la CGT, ont manifesté. Dans le cortège, des étudiants, des enseignants, des salariés de la métallurgie, des personnels soignants ou encore des services publics ont répondu présents. De même pour les syndicats.
« Je vois le secteur de la santé, du social et du médico-social se casser la figure année après année, avec une perte de droits, que ce soit pour les usagers mais aussi pour les travailleurs », déclare Lucie (elle n’a pas voulu communiquer son nom de famille), infirmière et membre de Sud Santé Sociaux 31. Elle dénonce une violence institutionnelle et des conditions de travail de plus en plus difficiles. « Il me reste encore 25 ans de carrière et j’ai déjà le dos cassé, je dors très mal. Mon corps tient encore aujourd’hui mais jusqu’à quand ? » se demande-t-elle.
De son côté, la CGT Educ’Action 31 se mobilise contre « les projets d’austérité annoncés par François Bayrou ». « Des projets que nous sommes persuadés que son successeur va poursuivre, notamment celui annonçant la suppression de 4 000 postes dans l’Education nationale. C’est encore la mise à mal des services publics », déplore Sabrina Roche, co-secrétaire départementale du syndicat.
Même son de cloche du côté de Force ouvrière 31. Le secrétaire départemental des organismes sociaux FO 31 Pascal Lezat dénonce « des attaques contre le monde du travail, les retraités, les chômeurs ou encore les précaires ». Exerçant à la Sécurité sociale, il dit constater « le désengagement des allocations familiales et de la Sécurité sociale dans ses missions ».
Lucie le rejoint sur ce point et s’inquiète du gel du budget. « Avec ces différentes réformes, ce sont les plus précaires qui vont en pâtir le plus, à commencer par les femmes, les minorisés de genre, les personnes racisées, enfin toutes les personnes qui sont déjà discriminées dans notre société », s’alarme-t-elle.
Plus de moyens, avec un nouveau budget, c’est aussi la revendication de la CGT Educ’Action 31. Le syndicat demande, depuis des années maintenant, un plan d’urgence pour la Haute-Garonne, avec des créations de poste à hauteur des besoins. Dans le 1er degré, aucun remplaçant n’est disponible et des professeurs se retrouvent avec plusieurs classes à gérer.
Tant qu’ils n’obtiendront pas satisfaction, les syndicats continueront de se mobiliser. La nomination du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, la veille au soir, n’y changera rien : « je n’attends pas grand chose actuellement. C’est la continuité de ce qu’on vient de refuser avec Michel Barnier et maintenant François Bayrou », explique Pascal Lezat. Selon lui, les organisations syndicales doivent construire un mouvement de grève « dur, reconductible, avec des assemblées générales tous les soirs et des piquets de grève », s’inscrivant dans la durée.
Les syndicats appellent déjà au rassemblement et à la grève le jeudi 18 septembre 2025. « L’objectif, c’est de continuer et de créer une mobilisation la plus forte possible. C’est un mouvement qui va s’inscrire dans la durée. Nous sommes déterminés », déclare Sabrina Roche.
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