Lors des propos liminaires du conseil municipal de rentrée, l’opposition s’est inquiétée des fermetures et réductions d’horaires dans les bibliothèques de Toulouse. Une décision prise par la majorité face aux restrictions budgétaires.
Les bibliothèques toulousaines sont-elles en danger ? C’est le cas à en croire l’opposition municipale. Depuis plusieurs semaines, elle dénonce des fermetures, des horaires réduits et un service dégradé dans les bibliothèques de la Ville rose. Selon des chiffres de la CGT, plus de 1 400 heures d’ouverture ont ainsi été perdues entre décembre 2024 et juin 2025.
« Les habitants de Bonnefoy voient leur bibliothèque fermée le samedi ou la moitié des vacances scolaires. Du côté de Bagatelle, c’est carrément toute la bibliothèque qui ferme des mois », déplore Maxime Le Texier, coprésident du groupe d’opposition Alternative municipaliste citoyenne (AMC). Agathe Roby, aussi coprésidente d’AMC, cite également « la potentielle fermeture de la bibliothèque Ancely », « celle de La Roseraie qui est porte close le samedi » et « la médiathèque d’Empalot qui a été fermée cet été ». « La majorité des bibliothèques auraient été mises à mal », estime Isabelle Hardy, coprésidente du groupe d’opposition Toulouse écologiste, solidaire et citoyenne (TESC).
En cause : « Des réductions d’effectifs et des coupes budgétaires », indiquent les conseillers municipaux d’opposition, François Briançon, premier secrétaire de la fédération du Parti socialiste de la Haute-Garonne, et Vincent Gibert, dans un communiqué. Une situation qui ne semble pas prête de s’améliorer. « La rentrée 2025 aggrave la situation : 15% d’effectifs en moins et 1 million d’euros supprimés du budget de fonctionnement, soit 64% des crédits destinés aux remplacements et à l’animation », estiment les élus socialistes qui dénoncent « une double peine » pour les habitants « privés d’un accès gratuit au savoir, à la lecture et à la culture, alors même que ces lieux sont essentiels au lien social et à la réussite éducative ». Pour Antoine Maurice, président du groupe TESC, tout cela conduit à « un service public dégradé et une ville qui recule ».
Lors du conseil municipal de ce vendredi 26 septembre, Pierre Esplugas-Labatut, membre du groupe de la majorité Aimer Toulouse et adjoint au maire, a tenu à répondre à l’opposition. Tout d’abord, il précise que la Mairie a « fait le choix d’exclure toute fermeture définitive » et que « ce n’est pas de gaieté de cœur » qu’elle a décidé de revoir les horaires de certaines bibliothèques. « Une fois de plus, je ne peux que le répéter, nous sommes obligés de tenir compte d’une situation budgétaire donnée », appuie l’adjoint, qui poursuit : « Nous adaptons l’offre des services à la situation budgétaire qui doit intégrer une baisse de 28 millions d’euros des dotations de l’Etat et qui nous impose un effort massif d’économie ». En conséquence, la Municipalité a « effectivement réduit les heures d’ouverture de certaines bibliothèques de quartier ».
Pour autant, l’élu assure que cela s’est appliqué « uniquement pendant les périodes de faible affluence » et « que l’accueil des scolaires est garanti, même lors des fermetures temporaires ». « Pour les bibliothèques les plus fréquentées ainsi que celles des quartiers défavorisés, les amplitudes des horaires ont été maintenues car, contrairement à ce que vous pensez, nous sommes soucieux de poursuivre nos politiques sociales », affirme l’élu. De son côté, Jean-Luc Moudenc, qui dénonce « un enfumage » de la part de l’opposition, déclare : « Les adaptations d’horaires et de moyens réalisées maintiennent un très haut niveau de service et un accès à la lecture publique sur l’ensemble du territoire communal pour tous les Toulousains ». Pierre Esplugas-Labatut rappelle d’ailleurs que « Toulouse est dotée d’un réseau dense de 22 bibliothèques, soit un ratio de 4,3 pour 100 habitants, ce qui la place devant Paris, Lyon, Nantes, Bordeaux ou Marseille ».
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