En 2022, deux amis décident de créer un podcast intitulé L’art de dire, afin de démocratiser l’art oratoire et de donner quelques conseils aux auditeurs pour pouvoir prendre la parole en public. Cela ne devait être l’histoire que d’une dizaine d’épisodes seulement, pourtant les choses ont bien évolué depuis. Aujourd’hui L’art de dire n’est plus un simple podcast mais une association composée de cinq membres. Ensemble, ils organisent des ateliers, des coachings, des interventions dans des universités… afin de démystifier l’art oratoire.
L’association toulousaine L’art de dire a remporté le prix de la performance sociétale lors de la cérémonie de remise des Trophées des solutions responsables 2025, le mercredi 4 juin à la Cité de la RSE. Cet événement, organisé par la Fondation Oïkos ainsi que le Journal Toulousain, vise à valoriser les initiatives locales en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Sur 17 finalistes, issus d’une cinquantaine de candidatures, cinq ont été primés, dont L’art de dire, une association qui démocratise l’art oratoire, notamment à travers des ateliers participatifs accessibles à tous. « Nous sommes très heureux d’avoir remporté ce prix. Nous travaillons tous les jours pour l’association depuis 2022 et cela concrétise notre engagement, notre envie de la faire perdurer », explique Ayesha Bhaya, co-fondatrice et présidente de L’art de dire.
« La création de notre association n’était pas du tout dans les plans au départ, nous n’y avons même pas pensé », raconte Ayesha Bhaya. Pour comprendre l’histoire de L’art de dire, il faut remonter en 2022. Deux amis, Ayesha Bhaya et Ryan Nyamey, prennent l’initiative de créer un podcast pour démocratiser l’art oratoire, en donnant des conseils et des astuces pour permettre aux auditeurs de mieux s’exprimer en public. « Nous étions dans une association d’art oratoire lorsque nous étions étudiants et nous avons remarqué que nous étions les seuls jeunes et que l’art oratoire était réservé à une classe sociale aisée. Nous avons donc voulu créer quelque chose d’innovant et d’accessible », explique la présidente.
Menés par cette volonté de démocratiser l’art oratoire, les deux amis mettent en ligne leur podcast composé de 10 épisodes, donnant techniques et astuces aux auditeurs, afin qu’ils améliorent leurs prises de parole en public. « C’était notre projet de base. On s’était dit qu’on allait poster 10 épisodes sur un an, et que le projet s’arrêterait là », détaille Ayesha Bhaya. Finalement, deux ans plus tard, L’art de dire n’est plus un podcast mais une association, composée de cinq membres. « Nous avons reçu plusieurs sollicitations au fur et à mesure des épisodes. On nous demandait de mettre en place des ateliers, des coachings… et c’est ce que nous avons fait », précise la co-fondatrice.
« C’est un véritable atout de savoir s’exprimer correctement en public », affirme la présidente de L’art de dire, qui estime que beaucoup l’ignorent. Alors, les cinq membres de l’association ont décidé de démystifier l’art oratoire, notamment auprès des plus jeunes. De ce fait, L’art de dire met en place des interventions auprès d’étudiants, notamment à l’université Jean Jaurès de Toulouse. Ayesha Bhaya et ses compères ont d’ailleurs organisé un concours d’éloquence au sein de cette université. « Nous sommes intervenus auprès d’une promo durant 15 heures, réparties sur l’année. À l’issue de ces ateliers, les étudiants ont passé un concours d’éloquence. Ils étaient un peu stressés mais au final tout s’est bien passé », raconte-t-elle.
L’art de dire n’intervient pas seulement dans les établissements scolaires. L’association propose aussi des ateliers ouverts au grand public. Ils se déroulent dans des salles toulousaines que l’association loue durant trois heures, et regroupent entre 10 et 15 personnes maximum. Lors de ces ateliers, les participants apprennent à surmonter leurs peurs, à développer leur créativité et à s’exprimer avec impact, le tout à un prix abordable. « Notre but est de rendre ces ateliers accessibles à tous, mais notamment pour des publics souvent éloignés de ce type d’initiatives comme les jeunes ou les personnes en réinsertion. Le tarif de base s’élève donc à 20€ et 10€ pour les étudiants », détaille la présidente.
Ça ne s’arrête pas là. L’association toulousaine L’art de dire propose aussi des séances de coaching individualisées. Elles se déroulent en visioconférence ou en face-à-face dans un lieu public, comme un café par exemple. « On recommande toujours de réaliser ces séances physiques plutôt que derrière un écran. C’est surtout lorsque la personne ne peut pas se déplacer », précise Ayesha Bhaya. Toutes les activités proposées par l’association ont pour but de faciliter la prise de parole en public, dans un environnement « bienveillant, respectueux et surtout sans jugement ».
Si le projet de créer une association n’était pas envisagé au départ, aujourd’hui le but est de la faire perdurer et de réaliser de nouveaux projets. « Nous souhaitons continuer les ateliers ouverts au grand public, mettre en place plus de séances de coaching et en réaliser aussi avec des entreprises. Nous voulons continuer de travailler avec des étudiants au sein de leurs établissements scolaires. Mais nous avons surtout le projet d’organiser un grand Gala l’année prochaine, dans une grande salle toulousaine », développe la co-fondatrice de l’association.
« L’objectif restera toujours le même : ouvrir les codes de l’art oratoire au plus grand nombre. Car nous sommes persuadés que les gens doivent prendre conscience que savoir s’exprimer en public va les aider dans une multitude de domaines, que ce soit dans le cadre professionnel ou privé », explique Ayesha Bhaya.
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