Le projet d’aménagement et de développement durable (PADD) de Toulouse Métropole prévoit l’arrivée de 90 000 habitants d’ici 2035, ce qui selon le groupe d’opposition métropolitaine Alternative pour une métropole citoyenne (AMC), va bien au-delà de la capacité maximale du territoire. AMC dénonce par ailleurs « des incohérences » dans ce document.
« Ce document consacre la fuite en avant de Jean-Luc Moudenc », estime Maxime Le Texier, membre du groupe d’opposition métropolitaine Alternative pour une métropole citoyenne (AMC). Le document en question : le projet d’aménagement et de développement durable (PADD) de Toulouse Métropole qui définit les grandes orientations d’aménagement du territoire pour les années à venir. Celui-ci doit être débattu lors du prochain conseil métropolitain le jeudi 6 avril, dans le cadre de l’élaboration du futur Plan local d’urbanisme intercommunal et de l’habitat (PLUi-H) de la Métropole qui avait été annulé en 2021.
Et le groupe d’opposition métropolitaine a déjà préparé son argumentaire contre le PADD qui vise à « préserver et valoriser les ressources du territoire », « offrir un cadre de vie désirable dans une métropole des courtes distances » et enfin, « préparer la métropole de demain », mais que Maxime Le Texier juge être « une plaquette marketing, plus qu’une vraie orientation politique. » « Nous reprochons trois éléments à ce projet d’aménagement et de développement durable : une obstination vers un modèle dépassé, un manque de vision, car nulle part on ne parle de ville du futur, et des incohérences », liste l’élu.
« Le PADD dit une chose et son contraire. Un changement de paradigme est évoqué, mais on ne le retrouve à aucun moment. Il nous est dit qu’il faut faire de la préservation des ressources du territoire le point de départ de l’aménagement de la Métropole alors qu’en l’occurrence c’est l’attractivité qui l’est », affirme Odile Maurin, aussi membre du groupe d’AMC. Pour l’élue, la majorité métropolitaine soutient son développement. « L’attractivité est considérée comme un fait naturel, mais c’est un choix politique », déclare-t-elle. Selon Maxime Le Texier, ce PADD favorisera ainsi « une hyper-métropolisation et une aspiration de l’activité économique » vers Toulouse.
« Il faut cesser de concentrer la population dans la métropole. Il est désormais nécessaire d’organiser une coopération avec les villes moyennes et travailler à l’échelle de la Haute-Garonne pour répartir les activités et la population », appuie Odile Maurin. Au total, ce PADD prévoit l’arrivée de 90 000 habitants entre 2025 et 2035. « Alors que la capacité maximale est évaluée à 63 000 maximum. Nous sommes au-delà des perspectives possibles et souhaitables », souligne Maxime Le Texier. Odile Maurin poursuit : « Ce projet est basé sur une hypothèse de population délirante et il n’y a pas de réponses sur la capacité du territoire à accueillir autant de personnes. »
Les membres du groupe d’opposition métropolitaine dénoncent effectivement « une absence d’études d’impact sur la politique de services publics ou encore de transports. » « Nous avons là une opportunité d’accélérer sur le vélo et le RER, mais rien n’est prévu », relève le membre d’AMC. Odile Maurin, qui regrette qu’il n’y ait « pas un mot sur le projet de RER toulousain de Rallumons l’étoile dans le PADD », le rejoint. « La seule chose proposée est de densifier autour des stations de métro alors qu’elles ne concernent que trois villes de la Métropole. Qu’est-ce qui est fait pour les autres ? », s’interroge-t-elle.
La membre d’AMC se demande aussi ce qui sera fait contre les îlots de chaleur, face à la sécheresse ou aux « pluies diluviennes » et s’inquiète du « manque de réflexion sur la capacité en eau ou de production alimentaire » de la Métropole. Elle craint que si tout cela n’est pas pris en compte, le PLUi-H soit « de nouveau annulé » par la justice. De son côté, Maxime Le Texier alerte sur le fait que « les documents du PADD soient incomplets. » « Il y a un vrai problème de transparence », note l’élu qui déplore par ailleurs qu’il n’y ait eu aucune implication citoyenne. « Il faut construire la ville avec les habitants. Nous sommes en train de faire de l’urbain sans eux », conclut-il.
Commentaires
Maurette le 09/10/2024 à 11:45
je ne peux comprendre, ni les propositions de Mr Moudenc, ni les vôtres.
Toulouse est grande en superficie, comme Paris (même un peu plus).
Il y a environ 70 % d'espaces pavillonnaires, qui compte tenu du vieillissement des populations qui les occupent, sont, au coup par coup captés par des promoteurs qui densifient (à peine) mais sans aucun projet urbain. C'est sur ces espaces qu'il y a lieu de travailler, avec un vrai projet urbain en prenant en compte les banlieues qui sont souvent occupées par des familles qui préféreraient habiter Toulouse plutôt de que de faire des kms en voiture avec des rocades encombrées. A votre diposition pour détailler ce projet.
Claude Maurette.