Après la décision du tribunal administratif de reporter, sine die, le jugement quant au recours contre les autorisations environnementales délivrées au projet de l’A69, l’autoroute entre Toulouse et Castres, les opposants sont circonspects. Ils ne comprennent pas l’arbitrage juridique qui, au-delà de ne pas se positionner clairement, permet au chantier d‘avancer. Les collectifs en lutte contre l’A69 appellent alors à une manifestation, ce dimanche 15 décembre, pour exiger la suspension des travaux.
Pas de jugement, pas de nouvelle date d’audience, pas d’interruption des travaux. Pour les opposants au projet d’autoroute entre Toulouse et Castres (A69), c’en est trop ! Après que le tribunal administratif, qui examinait leur recours contre l’autorisation environnementale, a décidé de reporter sa décision, sine die, les différents collectifs sont vent debout. En effet, la justice a ordonné la réouverture de l’instruction et la tenue d’une nouvelle audience « dans les prochains mois ». Au-delà du simple fait de ne pas comprendre le motif de cette décision, les associations en lutte contre la construction de l’A69 regrettent que les juges n’aient pas suspendu les travaux, au moins le temps de rendre leur verdict.
S’ils ne peuvent contester la décision du tribunal, ils souhaitent en revanche mettre la pression pour que le chantier soit arrêté, au moins le temps qu’un jugement soit rendu. « Toute autre décision ferait éclater au grand jour une manœuvre honteuse pour gagner du temps, du temps pour encore détruire », estiment les opposants à l’autoroute. Pour cela, tous les collectifs inscrits dans cette lutte contre l’A69 appellent à une grande manifestation, ce dimanche 15 décembre à 15h, en haut des allées Jean-Jaurès à Toulouse. Car selon eux, « tout est encore réversible! Pas un centimètre cube de bitume n’a été déversé. Les usines à bitume qui menacent la santé de milliers d’habitants ne sont pas encore construites. » La suspension des travaux serait la seule manière pour la justice de rendre une décision dans la sérénité, « sans les pressions abusives qu’elle subit, notamment celles de Pierre-Yves Revol, vice-président du conseil d’administration du groupe Pierre Fabre, qui menace de renoncer à un développement économique dans le Sud Tarn, ce qui correspond selon nous, ni plus ni moins, à une manœuvre d’intimidation », poursuivent les opposants.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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