Départs en série : quel avenir pour Les Républicains en Haute-Garonne ?

Avec les départs de Jean-Luc Moudenc et de Laurence Arribagé, Les Républicains en Haute-Garonne traversent actuellement une mauvaise passe. Pour autant, Christine Gennaro-Saint, présidente par intérim de la fédération des Républicains 31, se veut confiante. Malgré ces défections, elle ne constate pas « d’hémorragie » au sein du parti en local.

C’est la débâcle chez Les Républicains (LR) de la Haute-Garonne. En un mois, le parti a effectivement perdu deux de ses figures emblématiques : Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, et Laurence Arribagé, présidente de la fédération des Républicains 31 et adjointe au maire de la Ville rose. Si les membres des Républicains au niveau local regrettent leur départ, ils s’y attendaient.

« Cela n’a pas été le scoop de l’année. Évidemment, on ne se réjouit jamais que des collègues cadres ou élus quittent la famille. Pour autant, cela ne m’a pas surprise », confie Christine Gennaro-Saint, présidente par intérim de la fédération des Républicains 31 depuis le départ de Laurence Arribagé. Selon elle, les deux élus songeaient en effet depuis quelque temps à partir.

Des départs en lien avec l’élection interne des Républicains ?

Pour rappel, Jean-Luc Moudenc a annoncé dans les colonnes du Figaro le 7 novembre dernier quitter le parti, soit un mois avant l’élection du nouveau président des LR. « Il a attendu la déclaration des candidatures pour se retirer », précise Christine Gennaro-Saint. De son côté, Laurence Arribagé a décidé de quitter Les Républicains la semaine dernière.

« Elle aurait pu partir au même moment que Jean-Luc Moudenc, mais a préféré terminer la séquence de cette élection au niveau national », indique la présidente par intérim. Laurence Arribagé a en effet rendu sa carte le jour de l’élection d’Eric Ciotti à la tête du parti. Pour autant, Christine Gennaro-Saint assure : « Ce n’est pas parce qu’il a été élu qu’elle a dit : “Je m’en vais” ».

Un choix stratégique à l’approche des prochaines municipales ?

Selon elle, ces départs s’expliqueraient pour deux raisons. « Il s’agit peut-être d’une crainte de la ligne politique à droite, clairement affichée par les trois candidats à l’élection interne. Il y a aussi sans doute, de la part de la municipalité, une volonté de travailler dans un esprit de large rassemblement à l’approche des élections de 2026 », estime Christine Gennaro-Saint.

Le maire de Toulouse a d’ailleurs décidé de ne rejoindre aucun autre parti et de devenir « indépendant ». En revanche, Laurence Arribagé va rallier Horizons. « Je respecte son choix, mais je ne le partage pas d’autant qu’elle rejoint le parti d’Edouard Philippe qui est comptable d’une partie du bilan du président Emmanuel Macron », déclare Christine Gennaro-Saint.

Pas d’épidémie de départs chez Les Républicains de Haute-Garonne

Le parti des Républicains se retrouve donc amputé de deux élus. « Nous regrettons que le maire de la quatrième ville de France et sa deuxième adjointe nous quittent, mais ils n’embarquent pas avec eux d’autres cadres du parti », relève la présidente par intérim. Christine Gennaro-Saint ne constate pas en effet « d’hémorragie » au sein de LR depuis l’annonce de leur départ.

« Nous avons encore deux sénateurs, un conseiller départemental, trois conseillers régionaux, quatre maires et une centaine d’élus locaux répartis sur les différentes communes de Haute-Garonne. Il n’y a donc pas tant d’évasion que cela », plaisante-t-elle. La présidente par intérim poursuit : « Côté adhérents, nous étions à 1 500 à jour de leur cotisation pour 2022 au 3 novembre. Certains vont partir, mais d’autres reviennent ».

« La droite n’est pas morte en Haute-Garonne »

La fédération des Républicains de la Haute-Garonne ne se laisse donc pas abattre. « Nous ne sommes pas dans les cordes. Nous sommes debout sur le ring, prêts à repartir au combat », affirme Christine Gennaro-Saint. Elle ajoute : « Nous allons poursuivre nos travaux sans ces deux figures emblématiques, qu’étaient Jean-Luc Moudenc et Laurence Arribagé. Mais la droite n’est pas morte en Haute-Garonne ».

Pour le prouver, la présidente par intérim de la fédération des Républicains 31 se prépare d’ores et déjà à travailler d’arrache-pied après les fêtes de fin d’année. « Nous avons du pain sur la planche dès janvier, notamment avec la campagne de réadhésion », informe-t-elle. Et ce n’est pas tout.

Les Républicains 31 misent sur « les moments de convivialité »

« Nous allons également organiser notre traditionnelle fête départementale en présence d’Eric Ciotti », annonce Christine Gennaro-Saint qui mise d’ailleurs sur « les moments de convivialité » pour attirer et fidéliser les adhérents.

« Nous allons demander à chacun des délégués de circonscription d’organiser des soirées thématiques et d’y faire venir des experts et sympathisants dans chacune des 10 circonscriptions de la Haute-Garonne. Nous continuerons par ailleurs “Le Rendez-vous des idées” », conclut Christine Gennaro-Saint qui restera présidente par intérim de la fédération des Républicains 31 jusqu’aux prochaines élections internes.