Le tribunal de commerce de Toulouse dresse un état des lieux des redressements et liquidations judiciaires des entreprises de Haute-Garonne : les premiers augmentent de 115% et les secondes de 75% par rapport à 2021. Des chiffres records, qui ne témoignent pourtant que d’un retour à la normale après la crise sanitaire due à la Covid.
C’est l’explosion. Le tribunal de commerce de Toulouse ne désengorge pas, les défaillances d’entreprises s’y succèdent. À l’occasion de la rentrée solennelle de la juridiction, son président Laurent Granel en témoigne en dressant un bilan 2022 des redressements et des liquidations judiciaires des entreprises de Haute-Garonne.
En effet, par rapport à 2021, le nombre de ces procédures a fortement augmenté en 2022. Le tribunal de commerce de Toulouse a traité 583 liquidations, contre 332 l’année précédente, soit une progression de 75%. De même, il a prononcé 176 redressements judiciaires en 2022, alors qu’il n’en avait enregistré que 83 en 2021, soit un bond de 115%. Des chiffres qui paraissent alarmants, mais qui finalement n’inquiètent pas le président du tribunal.
Ce dernier faisant remarquer que 2020 et 2021 avaient été des années particulières eu égard à la crise sanitaire et aux aides à destination des entreprises induites par la politique du “Quoi qu’il en coûte” du gouvernement. Selon lui, peu de sociétés ont connu ces procédures judiciaires en 2020 et 2021 car beaucoup ont bénéficié notamment du prêt garanti par l’État (PGE), ce qui leur a permis de se maintenir à flot. Ces années-là ne sont donc pas représentatives. Il convient donc de comparer ces chiffres avec ceux de 2019, avant l’apparition de la Covid-19 : 575 liquidations avaient été ordonnées, contre 583 en 2022. Un simple retour à la normale donc pour le tribunal de commerce.
Celui-ci fait d’ailleurs remarquer que les entreprises les plus défaillantes en 2022, évoluent dans les secteurs de la construction, du commerce de détail et de gros, et l’hôtellerie-restauration. Ces activités représentent 60% des procédures engagées l’année dernière.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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