L’aéroport de Toulouse-Francazal s’est équipée de l’aquatextile baptisé “GeoClean”, fabriqué par la société française TenCate Aquavia. Ce dernier permet de filtrer les hydrocarbures qui s’échappent des véhicules ou des avions et se mêlent à l’eau de pluie, avant que celle-ci ne se déverse dans la nature.
Un grand textile bleu qui filtre les hydrocarbures mêlés à l’eau de pluie, avant qu’elle se déverse dans la nature. Voici l’image que l’on peut donner à l’aquatextile GeoClean, développé depuis dix ans par la société française TenCate Aquavia. Cet équipement vient d’être installé sur la nouvelle extension Nord de l’aéroport de Toulouse-Francazal, à Cugnaux.
L’aquatextile GeoClean a été déposé au fond d’un bassin de 5 400 mètres carrés, creusé peu profond dans le sol, en bordure de l’aéroport Toulouse Francazal. Puis il a été recouvert de vingt centimètres de terre.
L’objectif de cette solution est de filtrer l’eau de pluie qui se déverse sur le nouveau tarmac de 90 000 mètres carrés, récemment construit dans la partie Nord de l’aéroport. « Vu que sa surface est imperméable, l’eau de pluie va ruisseler jusqu’à des avaloirs. Puis elle est transportée par des canalisations qui rejoignent le bassin où est installé GeoClean », explique Thomas Bailet, ingénieur d’affaires chez TenCate AquaVia. Selon les estimations de l’entreprise, la quantité d’hydrocarbures apportée par le ruissellement pluvial de cette partie de l’aéroport est estimée à 100 litres par an.
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L’aquatextile est composé de deux couches de tissus. La première, bleue, permet de fixer les hydrocarbures présents en masse dans les eaux de ruissellement après un épisode de pluie au-dessus d’une zone d’activités ou de stationnement. Ces hydrocarbures peuvent être de l’essence, du gasoil, du kérosène… Mais aussi de l’huile de vidange.
La première couche de l’aquatextile Geoclean est imprégnée de microorganismes. « Nous leur mettons à disposition une sorte d’hôtel cinq étoiles, avec de l’humidité, de la chaleur, de l’oxygène et de quoi se nourrir pour qu’ils se développent plus facilement », précise Thomas Bailet. Ces petites bactéries, ou champignons, s’occupent d’ingérer puis de biodégrader les hydrocarbures. Ils rejettent par la suite du CO2 et de l’eau.
Certaines molécules peuvent mettre plusieurs semaines à être biodégradées, d’où l’importance que l’aquatexile fixe les hydrocarbures, afin de laisser le temps aux microorganismes de faire leur travail.
La deuxième couche, blanche, renforce simplement la filtration en cas de déversement accidentel et conséquent d’hydrocarbures.
Cet aquatextile permet de filtrer l’eau de pluie à la source, avant qu’elle se déverse dans la nature. L’objectif est de ne pas altérer le cycle naturel de l’eau. Plus besoin de faire appel aux réseaux classiques d’évacuation des eaux pluviales, déjà saturés et souvent moins efficaces contre la pollution. « D’une manière générale, les hydrocarbures collectés par les réseaux d’assainissement peuvent être, en partie, retenus par des dispositifs de pré-traitement (décanteurs ou séparateurs). Mais ceux-ci ne retiennent qu’une fraction de la pollution. De plus, les réseaux d’eau pluviale ou les réseaux unitaires (mélange eaux usées et eaux pluviales) ont des capacités d’évacuation limitées, ce qui conduit à solliciter les déversoirs d’orage de plus en plus fréquemment lors des fortes pluies, et à rejeter la pollution au milieu récepteur. C’est la raison pour laquelle nous nous tournons maintenant vers une gestion intégrée et durable des eaux pluviales, qui s’appuie sur une dépollution des eaux pluviales lors de leur infiltration dans le sol, à la source des écoulements », détaille Thomas Bailet.
En passant par la filtration de GeoClean, l’eau qui atteint les nappes phréatiques est dépolluée « à plus de 99 % », estime l’ingénieur, et préserve donc la biodiversité des sols.
GeoClean est conçu et fabriqué en France, dans la ville de Bezons (Val-d’Oise), à la frontière de Paris. Cet aquatextile ne nécessite aucun entretien. « Il est autonome et durable », note Thomas Bailet, en affirmant que GeoClean dispose d’une durée de vie supérieure à 50 ans.
Depuis son lancement, il y a quatre ans, la solution a été installée dans plus de 200 lieux en France et en Europe. « Nous avons aussi réalisé beaucoup de projets autour de Toulouse, qui est un secteur très porteur. Une première phase de travaux a d’ailleurs été lancée sur le parking du décathlon de Portet-sur-Garonne, par exemple », termine l’ingénieur.
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