Ce vendredi, les agriculteurs du Tarn et de l’Aveyron organisent le blocage de deux points stratégiques à Saint-Sulpice-la-Pointe et Colomiers. Chute des revenus, normes strictes et concurrence internationale : la Coordination rurale du Tarn et de l’Aveyron ne lâche pas l’affaire.
Depuis le début de la semaine, les agriculteurs de la région Occitanie manifestent leur mécontentement face à des problématiques qu’ils jugent cruciales pour leur survie : baisse des revenus, pression réglementaire et concurrence internationale déséquilibrée. En ligne de mire, les accords commerciaux comme celui entre l’Union européenne et le Mercosur que les agriculteurs accusent de favoriser des importations qui ne respectent pas les normes strictes imposées en Europe. « Nous faisons face à une concurrence déloyale qui met en péril nos exploitations et notre souveraineté agricole », expliquent les manifestants.
Jeudi 21 novembre, la mobilisation s’est poursuivie avec le blocage de la centrale d’achat Aldi à Saint-Sulpice-la-Pointe, dans le Tarn. Une quarantaine de tracteurs et de remorques chargées de paille et de pneus ont empêché la circulation d’une soixantaine de camions quotidiens, comme le rapportent les manifestants sur les réseaux sociaux.
Les agriculteurs, déterminés, ont inspecté plusieurs cargaisons. Résultat : « de la viande française, mais aussi une grande quantité de produits laitiers d’origine européenne, ainsi que de la viande d’agneau en provenance de Nouvelle-Zélande. Un constat malheureusement récurrent. »
Un échange en visioconférence avec le directeur des achats nationaux d’Aldi a permis d’ouvrir un dialogue. Ce dernier a affirmé que l’enseigne n’achetait pas de viandes issues des pays du Mercosur, mais les agriculteurs restent méfiants et réclament des garanties plus concrètes.
Ce vendredi, le blocage continue à Saint-Sulpice-la-Pointe, mais un groupe d’agriculteurs s’est détaché pour aller se concentrer sur la centrale d’achat de Carrefour à Colomiers, près de Toulouse. Tracteurs, remorques et manifestants sont donc attendus en nombre, avec un appel lancé à la solidarité : « Nous avons besoin de monde, même en voiture ou fourgon », déclarent les organisateurs.
Pendant ce temps, certains agriculteurs maintiennent le blocage à la centrale d’achat d’Aldi, à Saint-Sulpice-la-Pointe, confirmant ainsi leur volonté de tenir plusieurs fronts à la fois.
Gala Jacquin
Journaliste multimédia formée à l'ISJT, elle est notamment passée par La Voix du Midi Lauragais, 100 % Radio et L'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2023.
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