Le Collectif contre les nuisances aériennes de l’agglomération toulousaine (CCNAAT), qui alerte régulièrement sur la pollution sonore générée par le trafic des avions à l’aéroport de Toulouse-Blagnac, s’interroge aujourd’hui quant aux particules ultrafines émanant des mêmes appareils et concernant un périmètre beaucoup plus large que les seuls couloirs aériens.
« Plus une particule est fine, plus sa toxicité potentielle est élevée », rappelle régulièrement Atmo Occitanie, l’Agence régionale de surveillance de la qualité de l’air dans la région. Et c’est justement ce qui inquiète le Collectif contre les nuisances aériennes de l’agglomération toulousaine (CCNAAT).
Jusque-là, principalement concentrée sur la pollution sonore des avions, l’association s’intéresse désormais aux particules ultrafines, les “PUF”. Celles-ci sont les plus petites observables et surtout mesurables. Inférieure à 100 nm, leur taille correspond à celle d’un virus ou d’une molécule d’ADN.
D’après un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’environnement, de l’alimentation et du travail (Anses), les “PUF” seraient encore plus nocives que les particules de taille supérieure. En effet, celles-ci pénètrent plus profondément dans l’organisme.
Les particules ultrafines, émises principalement par les transports et l’industrie, ne sont pourtant pas réglementées, contrairement aux particules inférieures à 10 micromètres (PM10) et 2,5 micromètres (PM2,5). Le suivi des “PUF” a d’ailleurs démarré seulement en 2021 dans la région, date à laquelle le CCNAAT a adhéré à Atmo Occitanie.
Il n’existe actuellement aucun rapport sur les concentrations de “PUF” en Occitanie. Impossible donc de savoir si le trafic aérien de l’aéroport Toulouse-Blagnac a un impact sur les niveaux de particules ultrafines. Mais une évaluation, menée autour d’une autre infrastructure, permet de le supposer.
Air Pays de la Loire, association de surveillance de la qualité de l’air, a réalisé un suivi des “PUF” dans l’environnement de l’aéroport de Nantes-Atlantique. Et les résultats montrent bien un impact du trafic aérien. En effet, des niveaux élevés de concentration en “PUF” ont été constatés à proximité de l’aéroport.
Mais ces particules ultrafines ne se limitent pas uniquement au périmètre de l’infrastructure. Et c’est bien là le problème. Les “PUF” ont effectivement tendance à se disperser autour de leur zone d’émission à cause des vents. Un site allemand, du nom de 10nm, permet de s’en rendre compte.
Celui-ci affiche les modélisations de répartition de la pollution aux “PUF” en fonction des conditions de vent. Il est ainsi possible d’observer en temps réel la dispersion de ces particules ultrafines autour de l’aéroport de Berlin, d’Orly, de Vienne, de Munich et aussi de Toulouse-Blagnac. Et le constat est sans appel.
Les modélisations montrent effectivement la présence de “PUF” sur plusieurs kilomètres autour de l’aéroport Toulouse-Blagnac. Blagnac, mais également de nombreuses autres communes comme Toulouse, Aussonne ou Fenouillet, selon les conditions de vent, se trouvent ainsi exposées à la pollution aux particules ultrafines.
Cette dernière pourrait ainsi concerner davantage de personnes que la pollution sonore générée par le trafic des avions. Face à cela, le CCNAAT demande aux élus de la métropole « de s’intéresser un peu plus finement à l’impact sanitaire et environnemental » de l’aéroport Toulouse-Blagnac.
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