Les cas de rougeole ont doublé en Occitanie et la Haute-Garonne est le département le plus touché. Depuis début janvier, l’ARS (Agence Régionale de Santé) a enregistré 27 cas confirmés, contre seulement 13 l’année dernière. Près de la moitié a été recensée en Haute-Garonne. De son côté, SOS médecins s’inquiète des conséquences chez les enfants comme chez les adultes et encourage à la vaccination.
En 2019 déjà, ce virus avait largement frappé la région. La rougeole est bien de retour en Haute-Garonne. C’est ce que confirme l’Agence Régionale de Santé (ARS) Occitanie. Le nombre de cas a doublé cette année par rapport à 2024. Sur les 27 cas enregistrés dans la région depuis le début de l’année, la moitié a été recensée en Haute-Garonne. Les enfants non vaccinés âgés de 1 à 4 ans sont les plus touchés, devant les bébés de moins d’un an.
Plaques rouges sur le corps, fièvre qui grimpe brutalement, toux sèche, rauque, persistante. La rougeole est particulièrement contagieuse. Cette infection virale peut se propager à une vitesse fulgurante : en l’absence de vaccination, une seule personne malade peut en contaminer jusqu’à 20 autres. Une simple toux, une conversation à voix haute ou un éternuement dans un lieu clos suffisent à disséminer le virus dans l’air. Et ce dernier peut y survivre pendant plusieurs heures.
Chez les enfants, la rougeole peut être grave. Une forte fièvre, souvent supérieure à 39°C, précède l’apparition de petites taches blanchâtres à l’intérieur de la bouche (les fameuses taches de Koplik), rapidement suivies d’une éruption cutanée qui débute sur le visage avant de s’étendre sur tout le corps. La fatigue est intense, les yeux sont rouges, les paupières gonflées. Et derrière ces symptômes impressionnants peuvent se cacher des complications bien plus graves : pneumonies, encéphalites, voire décès.
Les adultes ne sont pas épargnés. Notamment les 30-39 ans, une génération qui n’a pas toujours bénéficié d’une couverture vaccinale complète, puisque le vaccin n’est obligatoire que pour les enfants nés depuis 2018. Chez eux aussi, la rougeole se manifeste avec les mêmes symptômes : fièvre élevée, douleurs musculaires, éruption généralisée. Les complications peuvent être encore plus fréquentes chez ces patients : hospitalisations, troubles neurologiques ou respiratoires.
Face à la recrudescence des cas de rougeole, la question de la couverture vaccinale revient au premier plan. Pour le Docteur Chaugne, président de SOS Médecins en Haute-Garonne, l’enjeu dépasse la seule protection individuelle. « La vaccination est un acte altruiste, c’est la seule manière de protéger les autres », rappelle-t-il. Dans un contexte où le virus circule à nouveau, parfois silencieusement, le médecin insiste sur l’importance de faire un point sur son propre statut vaccinal, souvent méconnu chez les adultes.
Car pour être réellement protégé contre la rougeole, deux doses du vaccin sont nécessaires. « La première doit être faite dès les 18 mois de vie », précise le Dr Chaugne. Une seconde injection, souvent administrée entre 5 et 6 ans, vient compléter le schéma vaccinal. Mais de nombreux adultes, notamment ceux nés avant les années 1990, n’ont reçu qu’une seule dose, voire aucune. D’où l’importance de consulter son carnet de santé.
Meïssa Hadjeb
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