Réforme des retraites : La CFDT de Haute-Garonne prévoit une évolution de la mobilisation
Voilà maintenant deux mois que la mobilisation contre la réforme des retraites a débuté, et selon la CFDT de Haute-Garonne, elle va durer. Le syndicat espère d’ailleurs que la manifestation de ce jeudi 23 mars sera l’une des plus importantes, voire LA plus importante depuis le début du mouvement. Cependant, il préconise une évolution des formes d’actions…

Depuis le 19 janvier dernier, de nombreuses manifestations sont organisées chaque semaine dans toute l’Occitanie, et rassemblent hebdomadairement des milliers de personnes demandant le retrait de la réforme des retraites. En deux mois, la situation a évolué, et la colère ne cesse de grandir. En effet, l’utilisation par le gouvernement de l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte sans votes ce jeudi 16 mars a provoqué de vives réactions, notamment à Toulouse, et le durcissement des actions contestataires.
Barrages filtrants sur les routes, blocage des entreprises de service public, des universités, rassemblements spontanés, coupures d’électricité… La colère ne se cantonne plus aux cortèges des manifestations. « Et ce n’est pas bon, car c’est cela qui engendre la violence ! » constate Hervé Aussel, secrétaire général adjoint de la CFDT Haute-Garonne. Violence qu’il estime être de la responsabilité du gouvernement : « C’est leur passage en force qui l’a provoquée. Et maintenant, ils s’en servent pour pourrir la situation et stigmatiser les grévistes ! »
Pas de résignation chez les manifestants
Mais le syndicaliste l’assure, « nous ne rentrerons pas dans leur jeu ! Nous poursuivrons les manifestations et les actions pacifistes ! Nous ne lâcherons rien ! » L’intersyndicale prévoit d’ailleurs que le rassemblement prévu ce jeudi 23 mars sera l’un des plus importants, voire LE plus important depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites. En Haute-Garonne, trois manifestations sont d’ores et déjà programmées, et d’autres le sont dans tous les départements d’Occitanie. « La réponse à l’agression du 49.3 se fera dans la rue », lance Hervé Aussel.
Car, même si la loi si controversée a été adoptée, les syndicats espèrent encore pouvoir faire reculer le gouvernement. « Il est fragilisé. Il est passé à neuf voix de se faire renverser par la motion de censure transpartisane du groupe Liot. Il faut donc continuer à mettre la pression pour qu’il retire ce texte injuste », exhorte le secrétaire général adjoint de la CFDT Haute-Garonne. Et loin de se résigner, les opposants à la réforme semblent être galvanisés. D’autant que « les gens nous soutiennent de plus en plus, même ceux qui ne se mêlent pas aux cortèges, même ceux qui ne sont pas syndiqués. Ils nous demandent de continuer ! » témoigne Hervé Aussel.
Alors « oui, la mobilisation va durer », annonce-t-il. « Longtemps, s’il le faut ! » précise-t-il, avouant que cela pourra être compliqué. Mais pour que le combat social puisse se poursuivre, les syndicats réfléchissent à faire évoluer le mouvement.
Évolution de la mobilisation
« Bien sûr, nous maintiendrons les manifestations régulières, car elles sont notre gage de visibilité sur le terrain », explique le responsable syndical. Mais il concède qu’elles pourraient être moins nombreuses à l’avenir, puisque l’intersyndicale travaille sur d’autres formes d’actions. Même si tout se décide précisément en assemblée générale, semaine après semaine, les grandes lignes des suites à donner à la mobilisation sont tracées. « Nous allons multiplier les tractages sur les ronds-points, qui vont engendrer des ralentissements de circulation, comme cela a été le cas à Colomiers ce mardi 21 mars ; Nous allons organiser des AG dans les entreprises pour informer les salariés ; Et nous allons mettre en place un plan d’actions pour soutenir et organiser les opérations coup de poing des grévistes des secteurs de l’énergie, pétroliers, chimiques et de la SNCF… »
Voilà, entre autres, le visage que pourraient prendre les actions soutenues par l’intersyndicale. Sans oublier les rassemblements quotidiens qui ont lieu un peu partout en Haute-Garonne depuis plusieurs jours, comme c’était le cas ce matin, devant la gare Matabiau de Toulouse, ou ce soir au rond-point de Montréjeau, dans le Comminges.