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Pyrénées. 141 molécules et un “cocktail toxique” découvert dans les lacs

Bryan Faham

29 mars 2022 - 11:15

Une centaine de molécules présentes dans des produits chimiques ont été trouvées dans les lacs de montagne des Pyrénées en Ariège et en Haute-Garonne par deux scientifiques.

pyrénées lac — Une centaine de molécules présentes dans des produits chimiques ont été trouvées dans les lacs de montagne des Pyrénées en Ariège et en Haute-Garonne. Photo d’illustration : Lacs d’Aubert (à droite) et d’Aumar (à gauche), dans les Pyrénées. Crédit photo : wikimedia commons – CC BY SA Pethrus

Contrairement aux croyances, les eaux de montagnes ne sont pas aussi propres que claires. Deux chercheurs du Laboratoire écologie fonctionnelle et environnement de Toulouse, Dirk Schmeller et Adeline Loyau, ont découvert 141 molécules dans huit lacs des Pyrénées, en Ariège, en Haute-Garonne ou encore dans le Béarn. « Nous avons cherché 460 molécules et nous en avons trouvé 141, une diversité chimique massive », raconte Dirk Schmeller dans les colonnes de 20 minutes.

Dans ce « cocktail toxique », il y a notamment des herbicides qui pourraient avoir été transportés par le vent. La plupart des concentrations sont faibles. Mais la présence de deux molécules « très toxiques » inquiète davantage : le diazinon et la perméthrine. Ils sont présents dans les insecticides et insectifuges, pour débarrasser le bétail des puces et des tiques, ou encore dans les antimoustiques. Ces derniers pourraient avoir été apportés par le bétail quand les animaux viennent boire et se baigner.

Les quantités trouvées dans certains lacs des Pyrénées, comme l’étang d’Ayès dans le Couserans ariégeois, dépassent « la toxicité chronique » admise. Les scientifiques ont constaté que plus la présence des deux molécules chimiques est importante, moins il y a de crustacés microscopiques.

D’ailleurs, c’est en observant cet environnement que les deux scientifiques ont eu l’idée d’analyser la qualité de l’eau. En 2016, Adeline Loyau et Dirk Schmeller ont remarqué que les planctons présents dans l’eau des lacs de la région mourraient de façon rapide et inexpliquée, comme le relate France 3. Ils ont alors placé des plaques en silicone dans l’eau. Elles permettent d’imiter le gras des corps sur lequel viennent se poser les composés toxiques.