Cinq ans après l’effondrement du pont de Mirepoix-sur-Tarn, qui avait causé la mort de deux personnes, le tribunal correctionnel de Toulouse a condamné la société de transport impliquée à une amende de 75 000 euros.
Cinq ans après les faits, la justice se prononce. Le tribunal correctionnel de Toulouse a condamné, ce jeudi 5 décembre, la société de transport responsable du camion surchargé ayant provoqué l’effondrement du pont de Mirepoix-sur-Tarn en novembre 2019. La société a écopé d’une amende de 75 000 euros, un montant conforme aux réquisitions du procureur, pour “homicide et blessures involontaires aggravées”.
Le drame avait coûté la vie à Lisa, une adolescente de 15 ans, et au chauffeur du poids lourd, également propriétaire de l’entreprise incriminée. Ce dernier conduisait un convoi exceptionnel de 58 tonnes. Or, le pont était conçu pour supporter une charge maximale de 19 tonnes. La structure métallique datant de 1931 s’était effondrée sous le poids, entraînant également une Renault Clio à bord de laquelle se trouvait Lisa et sa mère, qui a survécu au drame.
Le gérant de l’entreprise de transport étant décédé, et la société étant aujourd’hui en liquidation judiciaire, la condamnation est essentiellement symbolique pour la famille. Mais une autre affaire se jouait. L’assureur du camion, Allianz, qui avait refusé toute indemnisation en invoquant une clause d’exclusion, a été débouté par le tribunal. La compagnie dispose de dix jours pour faire appel de cette décision.
Le pont de Mirepoix-sur-Tarn avait été inspecté en 2017, puis il avait fait l’objet d’une visite de contrôle en décembre 2018. Lors du procès, le 26 novembre dernier, un expert avait confirmé que l’ouvrage « n’était absolument pas apte à supporter une telle charge ». L’accident était donc inévitable une fois le camion engagé.
La reconstruction du pont est prévue pour 2026.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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