La Direction des services départementaux de l’Éducation nationale en Haute-Garonne a annoncé la fermeture de sept classes sur le territoire, consécutive à l’ouverture de 13 postes dans le premier degré. Une décision à laquelle s’opposent les syndicats et parents d’élèves.
La carte scolaire continue d’être source de tensions en Haute-Garonne. Syndicats et parents d’élèves ont en effet décidé de boycotter le conseil départemental de l’Éducation nationale (CDEN) de ce lundi 15 septembre. Et ce, pour exprimer « leur profond désaccord avec la gestion de la rentrée de M. Mendivé, nouveau DASEN [Directeur académique des services de l’Éducation nationale, NDLR] du département mais aussi avec les politiques d’austérité budgétaire qui se traduisent par un manque criant de postes pour la Haute-Garonne ».
Ils s’opposent ainsi à la fermeture de classes, seulement deux semaines après la rentrée. « Il est inenvisageable de repenser les fonctionnements des sept écoles concernées par des fermetures après déjà 15 jours de classe ! », déclarent syndicats et associations de parents d’élèves. Une décision prise par le DASEN dans l’objectif de réaliser 13 projets d’ouverture de classes dans le premier degré afin de répondre aux besoins qui n’avaient pas été identifiés avant la rentrée.
« Sauf que financer ces projets nécessite autant de fermeture ou de gel de postes », indique Christian Mendivé avant de souligner que seules les écoles « où les capacités d’accueil sont encore très fortes et où le déplacement de l’enseignant ne compromet pas la qualité pédagogique des enseignements » sont concernées. « Nous fermons une classe quand nous savons que l’établissement scolaire affiche une tendance démographique baissière », précise-t-il.
En tout, « 80 postes étaient éligibles » en Haute-Garonne à une fermeture. « Cela s’explique par un prévisionnel assez loin de la réalité », révèle le directeur académique. En effet, il n’avait pas prévu une telle baisse du nombre d’élèves dans le premier degré. Le département en compte 2100 de moins à la rentrée 2025 par rapport à l’année dernière, alors que la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN) s’attendait à un nombre de 1400. Et cette perte d’élèves « risque de doubler dans les années à venir », selon le DASEN. Déjà, 2 500 écoliers de moins sont prévus sur l’année 2027-2028.
Après avoir étudié les cas de ces 80 classes, la DSDEN en a finalement sélectionné sept, dont « la fermeture ne compromettrait pas les conditions de travail des élèves », affirme le directeur académique qui comptait faire une annonce lors de ce CDEN qui sera reporté au mardi 23 septembre. « Nous avions demandé à ce que nos ressources humaines puissent être complétées par l’apport de professeurs contractuels. D’autant que nous avons en Haute-Garonne un vivier assez fourni », informe Christian Mendivé.
Il poursuit : « Nous avons reçu le feu vert du ministère de l’Éducation pour pouvoir procéder au recrutement des contractuels. Nous sommes donc en cours de positionnement de ces derniers là où nous avons des besoins de remplacement qui ne sont pas honorés ». En tout, 30 enseignants contractuels vont venir en renfort dans le premier degré « où la problématique du remplacement est la plus forte », considère le directeur académique. Grâce à cela, il n’y aura « aucune classe sans enseignant », garantit le DASEN.
« C’est une vraie satisfaction par rapport à l’année dernière où, à la même époque, la Haute-Garonne se faisait remarquer par des absences dans les écoles dès le début de l’année. Aujourd’hui, l’apport de ces contractuels va nous permettre de couvrir tous les besoins de remplacement dans le premier degré », relève Christian Mendivé qui veut, toutefois, aller plus loin. « Il faut aussi qu’on pense à la suppléance, c’est-à-dire aux arrêts maladie. Nous devons avoir une brigade de remplaçants digne de ce nom. Un travail important sera donc fait sur les quatre prochaines cartes scolaires », annonce-t-il.
Commentaires