Après une année 2024 record, l’économie de la Haute-Garonne se stabilise. Les PME résistent, les créations d’entreprises progressent et l’aéronautique reste un moteur, malgré un léger repli dans la construction et l’industrie.
L’économie haut-garonnaise amorce une phase de stabilisation après une année 2024 exceptionnelle. Le chiffre d’affaires global recule légèrement de 0,2% au premier semestre 2025, selon les données présentées ce mardi 29 octobre par la Direction régionale des finances publiques (DRFIP). Une baisse minime qui s’apparente davantage à une stabilisation qu’à une dégradation.
« Nous évoluons dans un climat d’incertitude, mais la situation reste solide », a souligné Guilhem Alberny, conseiller départemental aux entreprises en difficulté de la DRFIP 31.
Cette stabilité intervient après une progression exceptionnelle de près de 7% en 2024, tirée notamment par le secteur aéronautique, pilier industriel de la Haute-Garonne. À l’échelle nationale, la croissance du chiffre d’affaires des entreprises n’a progressé que de 0,1%, soit un résultat inférieur à l’inflation, autour de 1%.
Les petites et moyennes entreprises du département confirment leur solidité. Alors que les PME françaises voient leur chiffre d’affaires reculer de 2,1%, celles de Haute-Garonne enregistrent une légère hausse de 0,3%.
Les secteurs de l’hébergement-restauration (+2,8%) et du commerce automobile (+2,7%) restent dynamiques, tandis que l’industrie manufacturière recule (-0,8%) après une année 2024 particulièrement favorable. La construction marque le pas, touchée par la hausse des coûts et la prudence des investisseurs. Même constat pour l’agriculture, en difficulté depuis plusieurs trimestres.
En matière d’investissement, la tendance est à la prudence. Les montants restent globalement stables (-0,3%), mais les PME réduisent davantage leurs dépenses (-6,7%), après une forte progression l’an dernier. « Les entreprises manquent de visibilité, mais elles ne se désengagent pas », a précisé Guilhem Alberny.
Côté immobilier, le secteur donne quelques signaux positifs : les ventes foncières progressent de 10,9% au premier semestre 2025. « Cela semble significatif, mais le marché reste cyclique : sur deux ans, l’activité demeure inférieure à celle du premier semestre 2023 », précise Guilhem Alberny.
Les signaux financiers restent au vert. L’Urssaf Midi-Pyrénées constate une progression des encaissements de cotisations sociales (+4,7%). « Et 99,3% des entreprises haut-garonnaises paient leurs cotisations, c’est un taux remarquable », a insisté Jean Dokhelar, directeur régional de l’Urssaf Midi-Pyrénées.
Les encaissements fiscaux progressent légèrement (+1% sur un an), pour un volume d’environ quatre milliards d’euros. « Nous restons sur un encaissement soutenu, légèrement positif, preuve d’une économie qui tient bon », a souligné Michel Bes, directeur adjoint de la DRFIP.
Les demandes de délais de paiement diminuent de 10% sur un an, preuve que les sociétés parviennent à honorer leurs obligations sans recourir massivement aux moratoires.
L’emploi privé reste quasi stable : une baisse de 0,2% sur un an, mais une hausse de 0,3% au deuxième trimestre 2025. Certains secteurs, comme l’hôtellerie-restauration (+1,9%) ou l’industrie (+600 postes), continuent même de créer des emplois, malgré la baisse de l’intérim (-6%) — un signal à surveiller, car il reflète les ajustements rapides du marché du travail.
Le tribunal de commerce de Toulouse observe une activité soutenue. Au 30 septembre 2025, 5 318 nouvelles sociétés ont été créées, soit une hausse de 15,5% sur un an, traduisant un fort dynamisme entrepreneurial. Dans le même temps, les radiations chutent de 47%. « Le solde net est très positif, c’est un signe fort de vitalité », a souligné Philippe Dedieu, président du tribunal.
En revanche, les défaillances d’entreprises progressent de 9,5%, avec 992 procédures ouvertes depuis le début de l’année. Ces difficultés concernent surtout de très petites structures, avec moins de trois employés, voire sans salariés. Le nombre moyen de personnes concernées a d’ailleurs baissé de 30% sur un an. La majorité des dossiers se conclut par un plan de continuation (+60% par rapport à 2024).
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