Dans un rapport publié le 1ᵉʳ juillet 2025, la chambre régionale des comptes d’Occitanie signale une situation financière « dégradée » pour le département du Gers. Le budget 2025, présenté à l’équilibre, ne masque pas les fragilités persistantes.
La chambre régionale des comptes d’Occitanie a examiné les finances du département du Gers pour les exercices 2022 à 2024. Elle évoque une « situation dégradée à la clôture de l’exercice 2023 », marquée par une capacité d’autofinancement négative et un endettement proche du seuil d’alerte.
Malgré une mise en réserve de huit millions d’euros en 2022 grâce aux droits de mutation — des taxes perçues lors de la vente de biens immobiliers —, le département a dû les utiliser l’année suivante. « Ce lissage dans le temps des produits, qui relève de la bonne gestion, atténue toutefois, artificiellement, la dégradation des indicateurs en 2023 », écrit l’institution dans le document de 66 pages.
Le rapport souligne un « fort effet de ciseau » : les charges de fonctionnement, notamment sociales et salariales, ont progressé plus vite que les recettes. En parallèle, les investissements ont continué à augmenter, aggravant la situation.
Pour 2024, la situation restait fragile. La chambre note cependant une « légère amélioration » liée au transfert de la gestion de 238 kilomètres de routes nationales. Ce changement s’est accompagné de recettes exceptionnelles de l’État et de la Région.
Les dépenses d’équipement ont fortement augmenté en 2024, à cause de ce transfert. Pour les couvrir, le département a eu recours à des emprunts supérieurs à ses remboursements annuels, alourdissant la dette.
« La partie excédant le besoin de financement se retrouve en réserves ; ces emprunts nouveaux contribuent à améliorer temporairement le résultat global de l’exercice », souligne la chambre régionale des comptes.
Le budget primitif 2025 est présenté à l’équilibre, mais le département prévoit une situation « très altérée » en fin d’exercice, avec une capacité de désendettement proche de 13 ans. Les mesures nationales, comme l’écrêtement de la TVA, qui bride les recettes des collectivités, ou l’augmentation des cotisations, pèseront pour 3,4 millions d’euros.
Un plan d’économies a été lancé, touchant tous les domaines. Mais la chambre prévient : ces efforts « sont trop importants pour être menés sur une seule année ». Un redressement durable nécessitera « une perspective pluriannuelle ».
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Il traite notamment l'actualité dans l'Aude, l'Aveyron, le Gard, le Gers, la Haute-Garonne, l'Hérault et le Lot. Formé à l’ISJT, il a collaboré avec France-Guyane, La Tribune Toulouse et Freshr.
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