Depuis le début du mois, les habitants du Gers peuvent consulter un kinésithérapeute sans ordonnance. Cette expérimentation de 5 ans vise à faciliter l’accès aux soins en Occitanie, avec un suivi encadré et coordonné par l’ARS.
Depuis le 1er juin, les habitants du Gers, département qui compte la plus faible densité de médecins en Occitanie, peuvent consulter un masseur-kinésithérapeute sans passer par la case “généraliste”. Cette avancée s’inscrit dans le cadre d’une expérimentation nationale prévue pour durer cinq ans, et visant à améliorer l’accès aux soins dans les territoires en tension. Les départements de l’Aude et du Tarn sont également concernés dans la région.
Un arrêté ministériel publié le 8 juin 2025, encadre cette initiative. Elle permet aux patients de bénéficier d’une prise en charge directe en kinésithérapie, à condition que les professionnels exercent au sein d’une Maison de Santé Pluriprofessionnelle (MSP) ou d’une Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS). Cette dernière structure, nouvellement incluse dans le dispositif, offre un maillage territorial renforcé et un travail en coordination étroite avec les autres acteurs de santé.
Cette expérimentation ne s’applique pas sans conditions : les kinésithérapeutes doivent s’enregistrer auprès de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Occitanie et justifier de leur intégration à une MSP ou une CPTS. Le nombre de séances sans prescription est par ailleurs limité à huit par patient, sauf avis médical complémentaire. L’ensemble des soins réalisés est documenté dans le Dossier Médical Partagé (DMP), garantissant ainsi la traçabilité et la coordination des prises en charge avec le médecin traitant.
Pour Patrick Saut, président de l’Union Régionale des Professionnels de santé (URPS) Masseurs-Kinésithérapeutes en Occitanie, cette avancée est prometteuse : « Nous sommes satisfaits pour les patients des territoires concernés par cette expérimentation, mais également confiants en l’avenir. » Il ajoute également : « L’accès direct aux soins de kinésithérapie répond à un besoin réel et sincère déjà exprimé par de nombreux Français concernant leur santé. »
Si l’évaluation de cette phase pilote est concluante, la généralisation à l’échelle nationale pourrait marquer un tournant majeur dans l’organisation des soins de proximité en France. L’Occitanie, en se plaçant à l’avant-garde de cette réforme, pourrait ainsi dessiner les contours d’une nouvelle ère de la kinésithérapie.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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