Neuf mois après la révélation d’une fraude sur l’eau Perrier, la sénatrice écologiste Antoinette Guhl exprime des doutes sur sa traçabilité dans le Gard. Elle pointe des risques de confusion entre les eaux “Source Perrier” et “Maison Perrier”.
La sénatrice écologiste de Paris, Antoinette Guhl, a exprimé des doutes quant à l’intégrité des pratiques sur le site de production de Perrier à Vergèze, dans le Gard, malgré les mesures prises suite à un scandale survenu début 2024. « On ne peut pas être sûrs qu’il n’y a plus de tromperie en cours sur le site de Perrier dans le Gard », a déclaré au Monde et à Radio France celle qui présidait une mission d’information lancée en avril dernier.
Ces inquiétudes interviennent neuf mois après une fraude révélée en janvier 2024, impliquant l’utilisation de traitements sur des eaux censées être “naturelles”. Deux types de bouteilles sont désormais disponibles sur le marché : celles estampillées “Source Perrier”, censées provenir de la source naturelle, et celles marquées “Maison Perrier”, apparues en février après que Perrier a obtenu le droit d’utiliser des filtres UV et à charbon pour cette nouvelle gamme.
La confusion entre ces deux produits inquiète la sénatrice. « Il peut y avoir confusion entre ces deux types d’eau », a-t-elle averti, rappelant que les deux eaux sont produites dans la même usine, avec des traitements différents.
En mai 2024, un contrôle inopiné mené par la DGCCRF et l’Agence régionale de Santé a révélé des difficultés à tracer l’eau traitée. Le rapport des inspecteurs, daté de juin, souligne que l’eau de Maison Perrier « peut techniquement alimenter n’importe quelle ligne ». Nestlé Waters a indiqué au Monde et à Radio France que le rapport n’a pas encore fait l’objet d’un contradictoire et qu’une réponse formelle sera apportée, et précise : « Ce projet de rapport est donc encore appelé à évoluer et ne constitue pas une position définitive de l’administration. »
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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