Le projet de ligne à grande vitesse (LGV) Toulouse–Bordeaux commence à prendre forme : le conseil de surveillance de la société de financement et le comité de pilotage ont été installés ce lundi 4 juillet, sous l’égide du préfet d’Occitanie, Étienne Guyot. Une phase décisive qui permet aux acteurs économiques du programme d’arrêter la livraison du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) à 2032, voire même à 2030…
C’est un projet à 14 milliards d’euros qui entre, ce lundi 4 juillet, dans une phase décisive. En effet, Étienne Guyot, le préfet d’Occitanie, également coordonnateur du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), dont fait partie la ligne à grande vitesse (LGV) Toulouse-Bordeaux, a installé le conseil de surveillance de la société de financement du programme ainsi que le comité de pilotage. Il aura fallu quatre heures aux représentants de l’État, à ceux des collectivités territoriales et de la SNCF pour accoucher de ces deux nouvelles structures, qui « concrétisent des années de batailles, que nous avons menées côte à côte, malgré nos clivages politiques », note Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse.
Pour rappel, la société de financement gèrera les contributions des collectivités locales devant s’élever à 5.6 milliards d’euros et les recettes, notamment issues de la taxe spéciale d’équipement, qui a tant fait débat. Ce nouveau dispositif fiscal concernerait « toutes les personnes physiques ou morales assujetties aux taxes foncières sur les propriétés bâties et non bâties, à la taxe d’habitation sur les résidences secondaires et autres locaux meublés non affectés à l’habitation principale et à la cotisation foncière des entreprises dans les communes (…) situées à moins de soixante minutes par véhicule automobile d’une gare desservie par la future ligne à grande vitesse ». Une taxe qui ne « dépassera pas 4 euros par an et par famille », répète Carole Delga, qui vient d’être élue présidente du conseil de surveillance la nouvelle société de financement. Présidence qu’elle a voulu tournante, et qu’elle gardera deux ans, avant de la céder à Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine.
« Ce jour est à marquer d’une pierre blanche », lance celle qui est aussi présidente de la Région Occitanie. En effet, « si le déblocage par l’ancien Premier ministre Jean Castex du statu quo arboré par Emmanuel Macron, était un événement, l’installation des structures juridiques et financières vont nous permettre désormais de travailler sur les phases opérationnelles et les délais », poursuit-elle. Un premier budget de 43.6 millions d’euros ayant été voté ce lundi 4 juillet. Carole Delga n’hésite d’ailleurs pas à affirmer que la LGV sera livrée en 2032 au plus tard. Et d’ajouter : « Je mettrai même tout en œuvre pour que celle-ci soit prête avant, soit en 2030-2031 ». Quant aux travaux, « ils devraient débuter fin 2023 au Nord de Toulouse », s’avance le préfet. Pour toutes les collectivités locales porteuses du projet et pour l’État, il s’agit là d’un événement sans précédent dans l’histoire du projet.
Projet déjà éprouvé par le territoire d’Alain Rousset, qui ne manque pas d’en faire l’éloge : « En Nouvelle Aquitaine, la LGV Bordeaux-Paris est un véritable succès populaire, et contrairement à ce que prétendent certains détracteurs de ces lignes, nous y croisons plus de sacs à dos que de mallettes professionnelles », lance-t-il. « Sans compter que nous enregistrons régulièrement des défauts de places, ce qui prouve l’enthousiasme des usagers », poursuit-il, avant de résumé tous les avantages de la LGV. Selon lui, la ligne à grande vitesse a permis d’augmenter la fréquentation des TER de 10 à 50%, peut desservir d’autres grandes villes sur son passage, permet de limiter les gaz à effets de serre… « Un projet vertueux qui est une bonne nouvelle pour l’écologie », résume Jean-Luc Moudenc. « Quoi qu’en disent les opposants », complète Alain Rousset, particulièrement actifs ces derniers jours pour relever la non-sélection du GPSO parmi les projets retenus par l’Union Européenne dans le cadre d’un appel à projet.
« Le conseil de surveillance va ainsi demander à l’Union européenne de clarifier ses orientations et calendriers sur les financements qui seront dédiés au projet. Sachant qu’elle finance déjà le GPSO à hauteur de 39.2 millions d’euros », précise la préfecture. « Et que nous re-candidaterons au même appel à projet lorsque nous serons passés dans la phase de travaux, comme l’impose les derniers critères », lance Carole Delga pour clore le débat.
Commentaires
barber le 10/02/2025 à 00:39
en quoi le fait de résider a moins d'une heure en voiture d'une gare justifierait de payer une taxe pour une LGV alors qu'à quelques kilomètres du village de Mme Delga il n'y a même pas de bus pour rejoindre un quelconque commerce ?