Alors que l’année se termine, Habitat Social en Occitanie (HSO) fait état d’une crise du logement social sans précédent dans la région. Selon l’organisme, le nombre de demandeurs a franchi le seuil des 200 000 personnes au second semestre de 2024.
Le logement social en Occitanie est confronté à une crise inédite, marquée par une demande croissante et une offre insuffisante. Pour la première fois, le nombre de demandeurs d’un logement social dans la région a franchi le seuil des 200 000 au second semestre 2024, selon Habitat Social en Occitanie (HSO). L’organisme, préoccupé face à cette situation, appelle à une mobilisation urgente des pouvoirs publics et des élus.
« La crise que connaît le logement social dans notre pays ne cesse de s’aggraver, produisant des effets toujours plus délétères sur la cohésion sociale et économique des territoires », alerte Jean-Michel Fabre, président de HSO. En Occitanie, le nombre de demandeurs a augmenté de plus de 50 % depuis 2017. La croissance annuelle, qui s’élevait à 5 % en moyenne dans les années 2010, atteint aujourd’hui les 10 %.
En parallèle, le nombre d’attributions de logements sociaux diminue. En 2024, seuls 28 000 ménages devraient être logés, contre 35 000 entre 2016 et 2018. Cette tension se traduit par un indicateur de pression régional qui s’élève à 7,5 : moins d’un ménage sur sept voit sa demande aboutir dans l’année. Certains départements, comme l’Hérault ou les Pyrénées-Orientales, sont particulièrement touchés.
« La réduction de loyer de solidarité (RLS) a privé les organismes de logement social de 13 milliards d’euros d’investissements depuis 2017 », déplore Michel Calvo, vice-président de HSO. Ce mécanisme, imposé par l’État, a fortement réduit les capacités des bailleurs sociaux à construire de nouveaux logements et à rénover le parc existant. En 2024, seuls 9 443 logements locatifs sociaux neufs ont été programmés, bien en deçà des 14 000 requis chaque année pour répondre aux besoins.
Malgré des avancées récentes, comme le retour à une TVA réduite pour les travaux, les mesures restent insuffisantes. « Les ponctions sur les bailleurs sociaux doivent cesser. Leur montant cumulaté atteindra 14 milliards d’euros en 2025. Cela empêche la construction de milliers de nouveaux logements sociaux », souligne Jean-Michel Fabre. HSO appelle donc à une suppression de la RLS pour permettre aux organismes de retrouver des marges de manœuvre.
HSO plaide alors pour une refonte des politiques publiques en matière de logement social. Parmi les solutions proposées :
« Il est temps d’unir les volontés de tous pour agir et refonder une politique de l’habitat juste, protectrice et créatrice de valeur », conclut Jean-Michel Fabre. HSO appelle le gouvernement et les élus à faire du logement social une priorité nationale, pour offrir des solutions durables aux 210 000 demandeurs en attente en Occitanie.
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