30 ans après le passage au professionnalisme du rugby, la Cour des comptes Occitanie s’est intéressée à la gestion des clubs de la région. Elle a procédé aux contrôles de sept clubs de rugby professionnels, dont quatre en Top 14 et trois en Pro D2, sur les saisons sportives de 2017-2018 à 2022-2023. Dans son rapport, elle révèle une situation financière globalement instable.
« Un modèle économique structurellement déficitaire dans son exploitation et dont l’équilibre financier dépend fortement des apports en capital des actionnaires privés », c’est le constat dressé par la chambre régionale des comptes Occitanie, qui s’est intéressée à la gestion des clubs professionnels de rugby de la région. Elle a ainsi procédé aux contrôles de sept clubs lors des saisons sportives de 2017-2018 à 2022-2023 : le Stade Toulousain, Montpellier, Perpignan et Castres en Top 14 ainsi que Béziers, Colomiers et Montauban en Pro D2. En avril dernier, elle pointait déjà la fragilité financière de ce dernier.
Dans son rapport régional du 26 septembre 2025, la chambre des comptes Occitanie relève « un déficit structurel d’exploitation des clubs contrôlés ». C’est-à-dire que les revenus générés par leurs activités ne suffisent pas à couvrir les dépenses courantes, notamment le salaire des joueurs.
Et l’écart se creuse rapidement entre les saisons sportives : d’après le rapport de la Ligue nationale de rugby, l’ensemble des clubs de Top 14 a enregistré une perte cumulée en exploitation de 59 millions d’euros en 2022-2023, puis 64,5 millions en 2023-2024. Quant aux clubs de Pro D2, la perte cumulée en exploitation était de 14 millions d’euros pour 2022-2023, puis 12 millions d’euros pour 2023-2024.
En revanche, le Stade Toulousain est le seul des clubs contrôlés à bien s’en sortir : malgré une augmentation de 12 millions d’euros de ses charges depuis la saison 2018-2019 pour assurer son fonctionnement, il est le seul à faire un bénéfice de 2,4 millions d’euros en 2022-2023.
« Cette situation s’explique par la succession des très bons résultats sportifs qui contribuent à son attractivité (billetterie), mais aussi par la diversification de ses sources de revenus (produits dérivés, la Brasserie et buvettes notamment) qu’il a pu développer en tant que propriétaire de ses installations », est-il expliqué dans le rapport régional.
En effet, contrairement au Stade Toulousain, le modèle économique actuel de nombreux clubs est à risque sur le long terme puisque leur pérennité ne dépend, très souvent ou essentiellement, que d’un actionnaire privé majoritaire.
La chambre régionale des comptes Occitanie révèle que ce dernier peut détenir entre 95,9% et 99,9% du capital d’un club, c’est le cas pour le Montpellier Hérault Rugby qui dépend à 95,97% du financement de Mohed Altrad (PDG du groupe éponyme), pour le Castres Olympique dont la holding Pierre Fabre détient 99,9% du capital, et « à Perpignan, où la SASP est détenue à 98% par la SASU Compagnie des
villes, qui est possédée à 99% par M. François Rivière », précise la Cour des comptes. La question se pose : comment s’en sortiront-ils si les actionnaires se retirent ?
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