En pleine diversification pour maintenir le site d’Onet-le-Château, le groupe Bosch semble rencontrer des difficultés pour mettre en œuvre son plan et rallonge les délais, ce qui inquiète vivement les syndicats, et la Région Occitanie qui demande maintenant au gouvernement de s’impliquer.
La crise sanitaire et la chute des ventes de voiture diesel ont eu raison de l’usine Bosch située à Onet-le-Château. Si la fermeture du site a été évoquée par le groupe allemand en 2020, il a finalement opté pour une diversification de l’entreprise. Fabricant historique d’injecteurs et de bougies de préchauffage de moteurs diesel, la société va maintenant se lancer dans la filière hydrogène. Du moins, elle l’avait annoncé. Car son plan d’investissement pour assurer cette transition semble ne pas avancer.
En effet, Bosch avait informé les 1 350 salariés de l’usine d’Onet-le-Château de la transformation de leur entreprise en 2021. Ils assureront désormais l’usinage sur le site du projet Fresh2, à savoir la fabrication de batteries à hydrogène pour les camions réfrigérés. Mais ce ne sera pas sans casse. Pour maintenir une activité dans la cité aveyronnaise, le groupe prévoit de ne garder que 550 emplois à l’horizon 2028.
Les syndicats ont accepté, en décembre 2021, la signature d’un accord permettant l’accès au plan de départ volontaire à 58 ans, financé par le groupe, et un départ accompagné des personnes volontaires pour maintenir en 2025, 550 personnes sur le site d’Onet-le-Château. Mais, presque un an après, en octobre 2022, les salariés apprennent que les investissements prévus par Bosch pour assurer la diversification de l’usine vont être décalés de deux ans. En cause ? La guerre en Ukraine et les hausses du prix de l’énergie selon la direction.
Une décision qui retarde d’autant plus la mise en fabrication, et inquiète vivement les syndicats, qui commencent à douter de la volonté de Bosch à maintenir l’activité de leur usine. C’est dans ce climat d’incertitude à l’usine d’Onet-le-Château que la Région Occitanie, par la voix de sa présidente Carole Delga et de Jean-Louis Chauzy, président du Ceser, a demandé « une réunion de travail du comité de suivi Bosch, courant janvier 2023, avec la présence de la ministre de la Transition énergétique et le ministre de l’Industrie ». La situation devra se débloquer, d’une manière ou d’une autre.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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