Même si les prix de l’immobilier n’ont pas vraiment amorcé de baisse dans le département de l’Ariège de manière générale, ils chutent fortement au sein de certaines communes. Voici lesquelles.
Les mois se succèdent et se ressemblent sur le marché de l’immobilier en Ariège. « La situation observée au printemps se poursuit, le volume des ventes continue de baisser à la même cadence. Nous enregistrons en effet une baisse sur le département, tous bien confondus, identique à celle de mars : -19% », note maître Magalie Patino, déléguée de la Chambre des notaires en charge de l’immobilier de l’Ariège. Ainsi, seulement 2 900 ventes ont été actées du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024, soit 680 de moins que sur la période précédente. Et le secteur le plus en souffrance est celui des appartements anciens (-27%), suivi des terrains à bâtir (-19%) et des maisons anciennes (-18%).
Hélas, cette baisse du volume des ventes n’est pas encore suivie d’une réelle diminution des prix à l’échelle du département. En effet, ils ne baissent que très peu, voire même augmentent dans le secteur des appartements anciens (+1,2%). Ce qui ne laisse pas présager une embellie du marché. « Comme habituellement, l’Ariège suit les tendances d’évolution des départements voisins, mais avec un léger décalage dans le temps. Il y a donc fort à penser que les baisses de volumes et de prix qui commencent à poindre sur notre territoire s’accentuent encore dans les prochains mois, à l’image de ce qui est observé sur les autres départements de la région », prévoit maître Magalie Patino.
La légère diminution des prix dans le secteur des maisons anciennes (-1,8%), qui est le cœur du marché de l’immobilier en Ariège, devrait donc se poursuivre. Elle est d’ailleurs déjà bien amorcée selon les territoires. En effet, les prix de vente médians se creusent significativement en Basse Ariège (-7,4%), qui est pourtant le secteur le plus cher du département pour ce type de biens, et dans le Pays d’Olmes (-3,5%) pour s’établir respectivement à 150 000 € et 93 000 €. En revanche, ils restent stables en Haute Ariège (0%) et sont encore en hausse dans le Volvestre (+4,8%) et le Couserans (+8%) « Le secteur du Couserans est prisé, au égard à l’attractivité des Pyrénées », constate-t-elle.
Si l’on se penche sur les communes, Ustou (-13,2%) et Lavelanet (-13,9%) enregistrent de fortes baisses. Les prix diminuent aussi à Saint-Girons (-10,9%), Mirepoix (-8,5%), Lézat-sur-Lèze (-7,0%), Foix (-4,9%), Pamiers (-5,9%), Tarascon-sur-Ariège (-2%) et à La Tour-du-Crieu (-4,6%). Celle-ci garde toutefois sa place de commune la plus chère avec un prix de vente médian de 198 500 €. Vient ensuite Varilhes (174 200 €) qui a d’ailleurs connu une forte hausse des prix (+16,9%). « Cela semble être un épiphénomène, très certainement dû à quelques ventes d’exception sur la commune », estime maître Magalie Patino. Mazères a également vu ses prix augmenter de 8,6%, faisant d’elle la 4e plus chère devant Foix et après Mirepoix.
En ce qui concerne le marché des appartements anciens, qui comme le précise la déléguée de la Chambre des notaires « reste un marché de niche » en Ariège, le prix au mètre carré médian est donc en hausse et s’élève désormais à 1 540 €/m2. Mais, à l’échelle des secteurs géographiques du département, on note quelques différences d’évolution sur la période. Ainsi, les prix au mètre carré médians baissent en Haute Ariège (-8,4%), qui est le territoire le plus cher pour ce type de biens, mais augmentent légèrement en Basse Ariège (+2,8%) et explosent dans le Couserans (+15%). Il faut désormais compter 1 240 €/m2 au sein de ce secteur géographique qui demeure, pour autant, le plus abordable du département.
À l’échelle des communes, il existe également des disparités. « Il est important de noter que les villes proches des stations de ski en Haute Ariège, telle que Ax-les-Thermes, ne subissent encore que très peu de baisse (-1,9%), alors que Foix continue de voir son prix au mètre carré médian reculer, après plusieurs périodes de fortes hausses dû à un phénomène de rattrapage », souligne maître Magalie Patino. En effet, celui-ci a chuté de 11,3% du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024 et tombe ainsi à 1 320 €/m². C’est la commune où la baisse est la plus forte. En revanche, Saint-Girons, qui se trouve dans le Couserans, profite encore d’une hausse de prix à deux chiffres (+18,2%) et à Pamiers, les prix semblent se stabiliser (+0,7%).
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