Alors que les attaques d’ours sur les troupeaux se multiplient dans les estives du Couserans, en Ariège, les éleveurs et les membres du Parlement Avenir Montagne (PAM 09), appellent à des actions concrètes du gouvernement. En parallèle, les associations de protection de la faune, dont One Voice, s’opposent fermement aux dispositifs d’effarouchement jugés illégaux ou excessifs.
Depuis plusieurs semaines, le Couserans connaît une intensification des attaques attribuées à l’ours brun sur les troupeaux d’altitude. Face à cette pression grandissante, les membres du Parlement Avenir Montagne (PAM 09) ont interpellé le gouvernement. Représenté par Christine Téqui (présidente du conseil départemental de l’Ariège), Alain Servat (Président de la Fédération Pastorale) et Philippe Lacube (président de la Chambre départementale d’agriculture), les membres du PAM 09 demandent l’application du protocole “Ours à problème”, déjà utilisé en Italie. Ce dispositif permettrait d’identifier et de traiter les cas d’ours au comportement agressif, via un suivi strict et des mesures pouvant aller jusqu’au retrait de l’animal du territoire concerné.
Pour l’heure, les éleveurs multiplient les tirs d’effarouchement. Mais cette volonté de réguler la présence de l’ours ne fait pas l’unanimité. Les associations de défense de l’environnement dénoncent ce qu’elles qualifient d’ « acharnement » contre une espèce protégée. L’organisation One Voice a ainsi obtenu le 24 juillet dernier la suspension d’un arrêté préfectoral dans lequel le préfet de l’Ariège autorisaient les tirs d’effarouchement en journée. Pourtant, quelques heures plus tard, un nouvel arrêté n’en limitait les tirs qu’avant 10h du matin.
Une nouvelle fois saisie en urgence, la justice administrative a suspendu ce second arrêté, rappelant que les tirs ne peuvent légalement être effectués que de nuit, c’est-à-dire avant 8h du matin. Si cette décision représente une victoire partielle pour les défenseurs de l’ours. One Voice alerte notamment sur les effets néfastes de ces tirs pour les femelles accompagnées de leurs petits.
La présence du préfet coordinateur du plan Ours en Ariège lors de l’audience à Toulouse est interprétée par l’association comme un signe de l’implication directe de l’État dans une politique de gestion jugée hostile aux plantigrades. One Voice affirme sa volonté de contester systématiquement les futurs arrêtés et appelle à une révision profonde de la politique de cohabitation entre l’Homme et la faune sauvage dans les Pyrénées.
Dans ce contexte tendu, l’équilibre entre protection des activités pastorales et sauvegarde des espèces reste au cœur d’un débat brûlant.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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