L’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie vient de présenter son bilan de la qualité des eaux de baignade. En 2022, toutes celles en mer et 92% de celles en eau douce ont été certifiées d'”excellente” ou de “bonne” qualité. Certains sites de baignade ont toutefois dû fermer, notamment à cause de la prolifération de bactéries dangereuses pour la santé.
Avec les beaux jours reviennent les envies de baignade. Dotée de 230 kilomètres de littoral, de nombreuses rivières et quasiment autant de plans d’eau, la région Occitanie ne manque pas d’endroit où se rafraîchir en été. Mais aussi agréable soit-elle en période de fortes chaleurs, la baignade n’est pas sans danger pour la santé. « Le principal risque est le risque infectieux, associé à la présence de germes pouvant être à l’origine de différentes pathologies comme la gastro-entérite ou la dermatite », indique Yannick Duran, ingénieur en santé environnementale et responsable de la cellule eau à l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie.
C’est pourquoi cette dernière réalise chaque année un contrôle sanitaire des eaux de baignade, en plus de ceux effectués par les exploitants. L’objectif : « Prévenir les risques pour la santé des baigneurs ». L’ARS vient justement de dévoiler son bilan de la qualité des eaux de baignade dans la région en 2022. En tout, elle a contrôlé 452 sites, dont 298 en eau douce et 154 en eau de mer, et prélevé 3 716 échantillons de juin à septembre. « Les résultats sont satisfaisants », annonce Didier Jaffre, directeur de l’ARS Occitanie. En effet, toutes les eaux de baignade en mer et 92% de celles en eau douce ont été certifiées d'”excellente” ou de “bonne” qualité.
Dans le détail, seulement deux des 152 zones de baignade en eau de mer sont de “bonne” qualité. Il s’agit de Saint-Clair dans l’Hérault et de la plage du Faubourg dans les Pyrénées-Orientales. Toutes les autres sont certifiées “excellentes”. Du côté des sites de baignade en eau douce, 202 sont certifiées d'”excellente” qualité, 50 de “bonne” qualité, 11 de qualité “suffisante” et 11 de qualité “insuffisante”. Ces derniers ont été recensés dans plusieurs départements dont le plan d’eau d’Aulas dans le Gard, la baignade aménagée de Saint-Jory en Haute-Garonne ou la plage de Saint-Cirq-Lapopie dans le Lot. 16 sites sont par ailleurs non classés car ils ne disposent pas encore des 16 prélèvements nécessaires pour l’être.
Enfin, huit zones de baignade ont dû fermer lors de la saison 2022. C’était entre autres le cas du plan d’eau de Bouloc dans l’Hérault « pour des raisons de sécurité sanitaire due à une dégradation progressive de la qualité durant les dernières saisons sans détermination précise de l’origine de ces pollutions ». Plusieurs ont aussi dû fermer temporairement, notamment à cause de la sécheresse car « la quantité d’eau était insuffisante pour pratiquer la baignade et pour assurer la qualité de l’eau », des fortes chaleurs et orages qui ont pu altérer la qualité de l’eau comme sur le plan des Zizines ou la Roque dans le département de l’Aveyron, ou encore à cause « des possibles pollutions accidentelles liées aux incendies ».
La prolifération des cyanobactéries, accentuée par les températures élevées, a également entraîné la fermeture durant un certain temps de plusieurs sites de baignade. Pour rappel, ces bactéries présentes dans les eaux douces peuvent présenter un risque pour la santé humaine et animale. « Les cyanobactéries ont une présence ponctuelle dans l’eau en Occitanie. Mais en cas de prolifération importante, elles peuvent être dangereuses. En effet, elles libèrent des toxines causant des vomissements, de la diarrhée ou des irritations de la peau », détaille Julien Faizandier, cadre référent baignades à l’ARS Occitanie.
L’année dernière, un suivi a été mis en place sur l’ensemble des sites de baignades d’eau douce de la région. En tout, « cinq sites ont dû être fermés temporairement suite au dépassement des valeurs seuils. Sur quatre autres, le niveau vigilance a été atteint », informe Julien Faizandier. Les sites de Saint Gervais et de la presqu’île de Laussac dans l’Aveyron ont ainsi été fermés. Le lac de la Ramée en Haute-Garonne avait également été touché par d’importantes proliférations de cyanobactéries. Ce qui avait entraîné une interdiction de la baignade, de la pratique des sports nautiques et de la pêche durant toute la saison.
Commentaires