Atmo Occitanie dresse un bilan globalement positif sur l’évolution de la qualité de l’air dans la région en 2024. En effet, selon les données de l’agence, les émissions de polluants atmosphériques, tels que les oxydes d’azote (NOx), les particules fines (PM2.5) et l’ozone (O3), sont en baisse. Cependant, malgré ces améliorations, une part significative de la population reste exposée à des dépassements des seuils sanitaires, notamment en matière de particules fines, d’ozone et de dioxyde d’azote. Focus sur la situation régionale et sur les quatre grandes métropoles d’Occitanie.
Alors que certains départements de la région viennent de subir plusieurs épisodes de pollution de l’air, Atmo Occitanie fait le point sur l’évolution de la qualité de l’air en 2024. Et contre toute attente, la situation s’améliore de manière notable. Selon Émilie Dalix, présidente d’Atmo Occitanie, cette évolution positive « résulte d’efforts qui ont été réalisés et par les industriels, et par la puissance publique, mais aussi par les citoyens ». Les concentrations de polluants comme les oxydes d’azote (NOx), les particules fines PM2.5 et PM10, et l’ozone sont en baisse sur l’ensemble de la région.
Cette amélioration est notamment portée par des conditions météorologiques favorables, comme un hiver plus doux et un été moins ensoleillé, qui ont contribué à réduire les niveaux d’ozone. Résultat : le nombre de jours de dépassement pour ce polluant a chuté de 65% en un an.
« Les concentrations d’oxydes d’azote ont baissé par rapport à 2023 », note Dominique Tilak, directrice générale d’Atmo Occitanie. Elle précise également que « la situation s’est arrangée concernant les particules fines », bien que ces dernières restent un enjeu fort, notamment en raison de l’usage du chauffage au bois, qui constitue la principale source d’émissions de PM2.5 dans la région.
Dans sa présentation, Atmo Occitanie anticipe la nouvelle directive européenne. C’est-à-dire qu’elle compare les valeurs relevées en 2024 avec celles qu’il faudra éviter de dépasser dès 2030 pour protéger la santé des habitants de la région. Cette nouvelle réglementation impose des seuils plus stricts, accentuant ainsi la pression sur les territoires pour accélérer les mesures de réduction des émissions, notamment en matière de chauffage résidentiel et de trafic routier.
Selon Atmo Occitanie, entre 20% et 41% de la population régionale reste exposée à des concentrations de PM2.5 dépassant les seuils français actuels. Ce chiffre pourrait croître avec l’application des nouvelles normes européennes. Concernant le dioxyde d’azote (NO2), les dépassements se concentrent autour des grands axes de circulation, ce qui concernerait entre 1% et 2% de la population.
L’ozone reste également un problème structurel : « L’objectif de qualité de l’air n’est pas respecté sur la majeure partie de la région », et environ 76% de la population est exposée à des dépassements, selon Atmo Occitanie.
L’agence entre ensuite dans le détail en se focalisant sur les grandes agglomérations de la région. Par exemple, à Montpellier, la métropole enregistre une baisse des concentrations annuelles de PM2.5 de 16%, ce qui se traduit par une baisse de la mortalité évitable, passant de 113 à 92 décès annuels en l’espace de dix ans.
Pour le dioxyde d’azote (NO2), les niveaux restent proches de la norme, avec des pics à 42 µg/m³ près du trafic. « On est exposé à 8 microgrammes par mètre cube en zones habitées », détaille Dominique Tilak, avec une exposition maximale atteignant 60 µg/m³ pour certaines personnes.
Malgré cela, « la qualité de l’air s’améliore sur Montpellier avec des enjeux à proximité des axes routiers », précise la directrice générale. Concernant les PM2.5, environ 500 000 habitants sont exposés à des niveaux supérieurs aux recommandations de l’OMS.
« A Toulouse aussi, nous enregistrons une amélioration », souligne Dominique Tilak. La concentration moyenne annuelle de NO2 a diminué, avec des pics mesurés à 42 µg/m³ à proximité du trafic. « Une évolution positive donc… mais aussi une stabilité de l’air ambiant », indique Atmo. Jusqu’à 1 150 personnes sont concernées par un dépassement des seuils actuels.
Toutefois, entre 568 000 et 818 500 personnes restent exposées à des niveaux de PM2.5 supérieurs aux recommandations de l’OMS, et jusqu’à 818 500 au-dessus de la future norme européenne. En matière de mortalité évitable, la situation s’est nettement améliorée : la mortalité attribuable aux particules fines a chuté de 54% entre 2009 et 2019.
« Toujours des enjeux en proximité du trafic », mais aussi un « nombre de personnes exposées beaucoup plus important à l’évaluation de cette métropole », selon Dominique Tilak. D’ailleurs, le chauffage au bois représente la moitié des émissions de particules.
L’amélioration de la qualité de l’air en Occitanie est donc réelle, mais fragile. L’adoption de la directive européenne impose une trajectoire claire vers 2030 : réduction des sources de pollution, transition énergétique, amélioration du bâti et évolution des pratiques de mobilité. La dynamique semble enclenchée, mais les efforts devront s’intensifier.
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