La majorité des habitants des quartiers les plus pauvres et les plus aisés d’Occitanie vivent à Toulouse, Montpellier, Nîmes et Perpignan, selon une étude de l’Insee, publiée le 6 novembre. Ces quatre agglomérations concentrent les écarts de niveau de vie, d’accès au logement et d’insertion professionnelle.
La majorité des habitants des quartiers précaires et aisés d’Occitanie vivent dans les quatre plus grandes agglomérations de la région : Toulouse, Montpellier, Nîmes et Perpignan. C’est ce que révèle une étude de l’Insee publiée le jeudi 6 novembre.
En 2020, 372 600 personnes vivaient dans un quartier pauvre et 314 300 dans un quartier riche au sein d’une zone urbaines de plus de 10 000 habitants en Occitanie. Ces agglomérations regroupent à elles seules 86% des habitants des quartiers aisés et 64% de ceux des quartiers modestes.
Des écarts notables existent entre les quatre grandes villes. À Perpignan, un habitant sur quatre vit dans un quartier précaire, contre seulement 3% dans un quartier aisé. Ma préfecture des Pyrénées-Orientales cumule trois des vingt quartiers les plus pauvres du pays. À Montpellier et Nîmes, la situation est plus équilibrée : environ 17% de la population vit dans un quartier pauvre, contre 13 à 14% dans un quartier aisé.
Quant à Toulouse, elle présente une situation inverse. La Ville rose compte deux fois plus d’habitants dans les quartiers aisés (17%) que dans les quartiers en difficultés (8%).
L’étude souligne que les populations modestes et aisées ne résident pas dans les mêmes espaces. Les quartiers les plus précaires sont souvent concentrés dans les centres-villes ou les zones denses, tandis que les quartiers aisés s’étendent en périphérie, dans des zones pavillonnaires plus vastes. C’est le cas à Perpignan, qui illustre bien cette fracture territoriale.
À Nîmes et Montpellier, la répartition est contrastée entre le Nord pavillonnaire et le Sud plus populaire. À Toulouse, les deux types de quartiers sont plus dispersés, aussi bien dans le centre-ville que dans les communes périphériques.
Dans les villes moyennes comme Alès, Cahors ou Lourdes, on trouve parfois uniquement des quartiers pauvres. À l’inverse, certaines zones comme Baillargues, Le Grau-du-Roi ou Saint-Gaudens n’abritent que des quartiers aisés.
Des inégalités de niveau de vie sont notables entre les populations de ces deux zones. Le revenu médian des habitants des quartiers aisés est 2,4 fois plus élevé que celui des quartiers précaires. Dans ces derniers, une personne sur deux vit sous le seuil de pauvreté.
Même à l’intérieur des quartiers modestes ou aisés, les écarts de revenus existent. Dans les quartiers aisés, les 10% les plus riches gagnent 3,4 fois plus que les 10% les moins riches. Dans les quartiers les plus en difficultés, ce rapport est de 3,1.
Selon l’Insee, 40% des actifs des quartiers aisés sont cadres ou exercent une profession intellectuelle supérieure, contre seulement 9% dans les quartiers pauvres. À l’inverse, les ouvriers et employés sont majoritaires (67%) dans les zones les plus modestes.
Il faut noter que l’insertion sur le marché du travail est plus difficile dans les quartiers les plus précaires. Seuls 40% des 15-64 ans occupent un emploi, contre 69% dans les quartiers aisés. Le niveau de diplôme joue un rôle important : quatre habitants sur dix n’ont aucun diplôme dans les secteurs les plus modestes, contre un sur dix dans les plus aisés.
Les conditions financières ont un impact sur l’habitat. Les habitants des quartiers aisés disposent de logements plus grands, souvent des maisons, et sont majoritairement propriétaires. Dans les quartiers plus modestes, les logements sont plus petits, suroccupés dans 11% des cas, et les habitants sont majoritairement locataires.
L’âge moyen diffère également : les quartiers aisés accueillent des populations plus âgées, tandis que les quartiers pauvres sont plus jeunes, avec une forte présence de familles monoparentales (31%, contre 10%).
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