En Occitanie, les jeunes des milieux ruraux font des études plus courtes que ceux qui résident dans des villes plus urbanisées, selon une étude de l’Insee. La principale cause étant la distance avec les établissements scolaires.
Plus de 522 000 jeunes, âgés de 3 à 24 ans, vivent dans des territoires ruraux en Occitanie, selon une étude (2018) de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Après l’obtention de leur baccalauréat, ils sont un sur cinq à quitter leur commune pour s’installer en ville et suivre des études supérieures dans le cadre d’un cycle long, par exemple une licence ou un master. Et parmi eux, la moitié emménage dans des grandes villes, comme Toulouse et Montpellier, où l’offre de formations est plus large.
Ceux qui décident de rester vivre en territoire rural n’arrêtent pas pour autant leurs études. En effet, à 18 ans, les trois quarts d’entre eux sont encore inscrits dans un établissement d’enseignement. « Ils suivent plus souvent des cursus courts, dans des lycées ou des centres de formation d’apprentis (CFA), qui leur permettent notamment d’accéder à des formations professionnalisantes », souligne l’Insee. Ainsi, deux ans plus tard, alors âgés de 20 ans, six jeunes ruraux sur dix sont sortis du système scolaire en Occitanie. Alors que dans les milieux urbains, 70 % des jeunes de 20 ans suivent encore des études.
Si les jeunes ruraux font des études plus courtes, c’est notamment parce que les établissements scolaires dans lesquels ils peuvent suivre des licences et des masters sont éloignés, car majoritairement situés dans de grandes villes. Cet éloignement est d’ailleurs visible depuis l’élémentaire en Occitanie.
En effet, dans les territoires urbains, un élève sur dix des classes de CP au CM2 se déplace hors de sa commune pour aller à l’école. Cette part est multipliée par trois dans l’espace rural, puis jusqu’à sept dans les villages ruraux très peu denses. Et « plus la scolarité progresse, plus les chances de trouver un établissement dans la commune du domicile s’amenuisent », ajoute l’Insee.
Au collège par exemple, trois élèves urbains sur dix de la région sont scolarisés en dehors de leur commune, huit sur dix pour le milieu rural et quasiment tous (à hauteur de 96 %, selon l’Insee) dans les communes très peu denses. « Enfin au lycée, les chances d’être scolarisé dans sa commune de résidence se réduisent encore. Si la moitié des lycéens urbains doivent changer de commune, c’est le quotidien de la quasi-totalité des lycéens ruraux », poursuit l’Institut.
Dans le rural, les écoles élémentaires et les collèges restent facilement accessibles, à hauteur d’une dizaine de kilomètres pour les enfants qui doivent quitter leurs communes pour rejoindre leurs établissements. Selon l’Insee, la durée moyenne du trajet est d’environ 12 minutes pour ces élèves.
Les lycées sont par contre, eux, majoritairement plus éloignés. Les distances doublent, à hauteur de 24 kilomètres en moyenne, pour environ 25 minutes de trajet. « Le passage au lycée s’accompagne du choix d’une filière d’enseignement (général, technologique ou professionnel) et donc du choix d’un établissement offrant la formation recherchée, ce qui multiplie les risques d’éloignement en particulier dans l’espace rural où le nombre de lycées est plus limité », termine l’Institut national de la statistique et des études économiques.
Commentaires