En Occitanie, plus d’un néo-bachelier sur deux quitte sa zone de résidence pour poursuivre ses études supérieures, selon l’Insee. Toulouse et Montpellier concentrent la majorité des étudiants, mais des villes universitaires de taille moyenne progressent.
En 2022, 57% des jeunes bacheliers d’Occitanie qui ont souhaité poursuivre leurs études ont dû déménager, selon une étude publiée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), ce mardi 9 septembre. Parmi eux, 17% quittent carrément la région.
La mobilité varie selon l’offre locale de formation. Dans les zones disposant d’une université avec un large panel de formations, comme Toulouse, Montpellier, Nîmes, Perpignan ou Albi, seuls 35% des jeunes partent étudier ailleurs. À l’inverse, dans les zones où l’offre est limitée, 85% des néo-bacheliers doivent se déplacer. Et dans les zones comme Agde-Pézenas, qui compte moins de cent places de formation, la quasi-totalité des bacheliers se déplacent, souvent vers les pôles universitaires les plus proches.
Les deux capitales régionales « captent près de la moitié des néo-bacheliers qui changent de zone d’emploi à leur entrée en études supérieures et sept étudiants entrant dans la région sur dix », constate l’institut d’études.
Les filières influencent aussi les déplacements. Les formations sélectives ou peu présentes sur le territoire, comme les CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles), les écoles d’ingénieurs ou les BUT (bachelors universitaires de technologie), génèrent davantage de mobilité. À l’inverse, les BTS, largement répartis, limitent le besoin de se déplacer.
L’Insee observe que « les changements de zone d’emploi sont d’autant plus fréquents que les néo-bacheliers sont d’origine sociale favorisée et qu’ils ont de bons résultats scolaires ». Les jeunes issus de familles très favorisées sont les plus mobiles, notamment vers d’autres régions.
Les freins économiques et la méconnaissance des filières limitent en revanche les déplacements des étudiants moins favorisés. Le coût du logement et les déplacements jouent un rôle notable.
Les femmes sont légèrement plus mobiles que les hommes. Elles représentent 54% des néo-bacheliers poursuivant des études et privilégient les licences et les diplômes du secteur sanitaire et social, souvent disponibles dans d’autres villes.
À la rentrée 2023, l’Occitanie comptait 269 255 étudiants, soit 9% de la population étudiante française, selon une autre étude de l’Insee. Après un léger repli en 2022, les effectifs étudiants sont repartis à la hausse en 2023. Cette baisse ponctuelle faisait suite à une forte augmentation liée au taux de réussite exceptionnel du bac 2020, évalué sur la base du contrôle continu à cause de la crise sanitaire.
Elle reste la troisième région française en nombre d’étudiants, derrière l’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes. L’Occitanie est aussi la deuxième région de France pour le solde positif entre les étudiants qui arrivent et ceux qui partent. La moitié des entrants viennent de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de Nouvelle-Aquitaine. La région est aussi la première destination des néo-bacheliers originaires d’outre-mer.
Toulouse et Montpellier concentrent 77% des effectifs. Entre 2015 et 2023, le nombre d’étudiants a progressé de 11% dans les unités urbaines des deux capitales régionales. Les sections de techniciens supérieurs et les écoles de commerce connaissent les plus fortes hausses.
Malgré cette domination, des villes universitaires de taille moyenne, dites “villes d’équilibre”, connaissent une forte croissance de leurs effectifs. C’est notamment le cas d’Alès (+41%), Béziers (+40%) ou Nîmes (+13%). À Tarbes, la création d’une université de technologie en 2023 dope les effectifs. Font-Romeu se distingue par sa densité étudiante exceptionnelle, avec 40 étudiants pour 100 habitants, principalement dans les filières sportives.
En revanche, à Perpignan, les effectifs restent stables, la hausse dans les filières courtes compensant la baisse à l’université. Aussi, Albi enregistre un léger recul (-1%) malgré la hausse des places en école d’ingénieurs.
Commentaires