Cinq parlementaires girondins demandent au premier ministre un référendum local sur la LGV Toulouse-Bordeaux et un moratoire sur les travaux en cours. Ils dénoncent les coûts élevés, l’impact environnemental et proposent la modernisation des infrastructures ferroviaires existantes comme alternative.
Cinq parlementaires girondins ont demandé, dans une lettre adressée au premier ministre Michel Barnier, l’organisation d’un référendum local sur la Ligne à grande vitesse (LGV) qui reliera Toulouse à Bordeaux, ainsi que la mise en place d’un moratoire sur les travaux en cours. Ce projet fait partie du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), un chantier estimé à 14,3 milliards d’euros, soutenu notamment par l’Union européenne et les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie.
Ce courrier est signé par Nicolas Thierry (Les Écologistes), Loïc Prud’homme (La France insoumise), Sophie Mette (Mouvement démocrate), Mathilde Feld (La France insoumise) et la sénatrice Monique de Marco (Les Écologistes). Ils estiment que « les habitants des 2 340 communes concernées par la taxe spéciale d’équipement (TSE) doivent pouvoir s’exprimer directement ».
Les élus, issus des rangs de la gauche, du centre et des écologistes, expriment leurs inquiétudes face aux impacts environnementaux et financiers du projet. Selon eux, la destruction de plus de 5 000 hectares de terres agricoles et l’émission de plus de 15 millions de tonnes de CO2 seraient en contradiction avec les engagements écologiques de la France. Ils dénoncent également la taxation des populations locales, qui n’utiliseront pas directement ces trains.
Alors que le déficit public devrait dépasser les 6% du PIB et que le budget 2025 se prépare, les parlementaires proposent de renoncer à ce projet. À la place, ils proposent la rénovation de la ligne ferroviaire existante. « Il est essentiel de rappeler que des alternatives existent, plus économiques et plus respectueuses de l’environnement. La modernisation des lignes ferroviaires existantes, par exemple, permettrait de réduire les temps de trajet tout en minimisant les coûts et l’impact écologique », écrivent les élus de la Gironde, un département déjà relié à la Paris par une ligne à grande vitesse.
Dans leur lettre, les députés et sénateurs soulignent l’urgence d’une consultation démocratique sur la LGV Toulouse-Bordeaux : « Un référendum local permettrait non seulement de clore ce débat interminable, mais aussi de renforcer la confiance des citoyens dans les institutions. »
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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