L‘Occitanie devrait compter 6,5 millions d’habitants en 2040, dont un sur deux, d’après une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), subirait directement les changements climatiques. Il s’avère donc nécessaire pour la région de s’adapter face à ces derniers, notamment en ce qui concerne les déplacements et l’habitat.
Elle est la région de France métropolitaine où la population augmente le plus vite après la Corse. L’Occitanie comptait 6,1 millions d’habitants au 1er janvier 2023, contre moins de cinq millions en 2000. Une hausse surtout portée par l’arrivée de nouveaux habitants ces dernières années, comme le souligne une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). En effet, les naissances peinent tout juste à compenser les décès dans la région. Si ces tendances se poursuivent, l’Occitanie compterait 6,5 millions d’habitants en 2040 et 6,7 en 2070. Elle serait alors la seule région où la population ne cesserait de croître jusqu’en 2070.
Sans surprise, les principales agglomérations et le littoral méditerranéen concentreraient la majeure partie de cette hausse du nombre d’habitants. Ainsi, la Haute-Garonne et l’Hérault comptabiliseraient 85% de l’augmentation de la population des cinquante prochaines années. En revanche, la Lozère, le Lot, l’Aveyron, le Gers, l’Ariège et les Hautes-Pyrénées compteraient moins d’habitants dans cinquante ans qu’aujourd’hui. La population des départements les plus ruraux stagne d’ailleurs depuis quelques années. Les arrivées de nouveaux habitants parviennent en effet tout juste à combler le déficit des naissances sur les décès.
Qu’ils soient plus ou moins nombreux selon les territoires d’Occitanie, beaucoup subiront en tout cas les changements climatiques. Dans la région, un habitant sur deux vivra effectivement dans un territoire où « les fortes chaleurs deviendront très fréquentes » d’ici 2035. Les territoires les plus peuplés, et donc la Haute-Garonne et l’Hérault, devraient être particulièrement concernés. « L’enjeu est fort pour les entreprises qui devront adapter leurs productions, modifier leurs processus de production, réduire les émissions de gaz à effet de serre et notamment engager davantage de dépenses dans la recherche-développement consacrée aux technologies vertes », estime l’Insee. Les habitants devront eux aussi faire des efforts, comme adapter leurs déplacements « pour les rendre plus sobres en énergie carbonée. »
En effet, la très grande majorité des trajets domicile-travail se font en véhicules motorisés (84%). Ces derniers restent privilégiés même pour les courts déplacements. 52 % des trajets domicile-travail de moins de deux kilomètres sont en effet surtout réalisés en véhicules motorisés dans la région, soit quatre points de plus qu’au niveau de la France de province. Le parc de voitures d’Occitanie compte par ailleurs moins de véhicules faiblement polluant (24%) par rapport au niveau national (27%). « Le développement des transports en commun, de la mobilité douce, du covoiturage, du télétravail ainsi que le soutien au remplacement du parc automobile actuel par des véhicules moins polluants sont autant de leviers qui permettront de diminuer les émissions de carbone », détaille l’Institut.
En plus des déplacements, les logements devront aussi être adaptés. Comme le rappelle l’Insee, l’habitat est « le deuxième poste contributeur à l’empreinte carbone des ménages après les transports » en France. Si « le parc de logements d’Occitanie n’est pas globalement plus énergivore que dans le reste de la France de province », il est toutefois « moins vertueux dans les territoires ruraux où les logements sont plus souvent individuels, anciens, de grande taille, sous-occupés et chauffés au fioul », note l’Institut. Dans le rural, 83% des logements sont effectivement des maisons individuelles, 29% des résidences principales datent d’avant 1946, 25% dépassent les 120m2, 33% sont en situation de sous-occupation accentuée et 17% sont encore chauffées au fioul, dont toute nouvelle installation est désormais interdite.
Quant aux nouveaux logements construits au sein des territoires ruraux, ils consomment davantage d’espace que dans l’urbain. « La limitation de la consommation foncière liée à l’habitat constitue sur tous les territoires un enjeu fort pour réduire l’artificialisation », indique l’Insee. Les territoires urbains dans la région, et particulièrement la Haute-Garonne et l’Hérault où la population va surtout augmenter, devront en effet eux aussi prendre en compte cette problématique. « Le développement des infrastructures et de l’habitat nécessaires à l’accueil des nouveaux habitants, tout en limitant l’artificialisation des sols conformément à la loi Climat et résilience, est un des défis majeurs auxquels devront faire face ces territoires déjà fortement urbanisés », souligne l’Institut national de la statistique et des études économiques.
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