Études, emploi, salaire : des inégalités persistantes pour les femmes en Occitanie

Dans une étude publiée pour la Journée internationale des droits des femmes, l’Insee passe en revue les inégalités entre les femmes et les hommes en Occitanie.

À la veille de la Journée internationale des droits des femmes, ce vendredi 8 mars, l’Insee a dévoilé une étude sur les disparités entre les sexes en Occitanie. Les données mettent en lumière les défis persistants de l’égalité femmes-hommes dans la région.

Malgré l’implication équivalente des femmes dans la vie publique, en raison du cadre législatif, seules 20% des maires en Occitanie sont des femmes. Or les femmes sont en majorité dans la région, représentant 51,7% de la population contre 48,3% d’hommes, totalisant ainsi 3 088 000 femmes en 2020. Il s’avère qu’un tableau complexe d’inégalités apparaît dès les premières étapes de la vie.

Les écarts femmes-hommes se creusent dès le lycée en Occitanie

L’étude révèle que dès le lycée, les choix d’orientation contribuent à éloigner les femmes des filières scientifiques et techniques. Elles sont majoritaires en lycée général (56,5%) mais nettement sous-représentées en lycée technologique (48,3%) ou professionnel (40,5%). Les disparités se poursuivent dans le choix des spécialités, avec une prédominance féminine dans les sciences humaines et sociales ainsi que les arts et la santé, mais une sous-représentation dans les disciplines scientifiques et techniques.

Les femmes soient généralement plus diplômées que les hommes en Occitanie. Il y a une disparité de 10 points de pourcentage chez les 25-34 ans : 52% des femmes et 42% des hommes sont diplômés du supérieur. Cet écart est de trois points chez les plus de 50 ans (31% et 28%), une génération pour laquelle l’accès à l’enseignement supérieur était moins répandu.

L’égalité face à la dure loi du marché du travail

Malgré un niveau de diplôme plus élevé, les femmes n’accèdent pas aux mêmes opportunités professionnelles. Sur le marché du travail, les femmes sont plus souvent à temps partiel (25%) que les hommes (7%), une tendance plus marquée dans les départements ruraux. Les métiers demeurent également fortement genrés, avec les femmes majoritairement employées (49%) et sous-représentées dans les postes cadres (16%). De plus, l’absence de diplôme impacte l’emploi des femmes plus durement, avec 41% des femmes pas ou peu diplômées en activité contre 56% des hommes.

Les inégalités salariales persistent en Occitanie, avec une disparité moyenne de 17%. Et la différence est plus marquée en Haute-Garonne. Les hommes y gagnent 21 % de plus que les femmes, du fait du nombre important de cadres. Or, il y a d’importantes disparités entre les sexes au sein même de cette catégorie.

Les conséquences de la vie de famille

La parentalité creuse également les inégalités, les femmes étant plus souvent inactives ou au chômage après l’arrivée d’un enfant. Dans les familles nombreuses, les hommes ont davantage d’emplois que les femmes, et le recours au temps partiel augmente avec le nombre d’enfants.

En fin de vie, les femmes vivent plus souvent seules que les hommes, notamment après 50 ans. Cependant, les jeunes femmes prennent leur autonomie plus tôt. Elles sont 35% à vire au domicile familial entre 20 et 24 ans, contre 46% chez les hommes.