Les alliances politiques en vue des élections législatives suscitent des réactions vives en Occitanie. Jean-Luc Moudenc, ex-LR, critique ces coalitions, tandis que Carole Delga soutient l’union de la gauche à la surprise générale. À droite, la proposition d’Éric Ciotti trouve également des soutiens.
« Ceux qui se rangent derrière les extrêmes insultent nos valeurs », a écrit le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, ce mardi 11 juin sur le réseau social X. L’élu, auparavant membre des Républicains, réagi ainsi aux accords qui se dessinent en vue des élections législatives du 30 juin et du 7 juillet.
La gauche se mobilise avec le Parti socialiste, le Parti communiste français, Europe écologie-Les verts et La France insoumise annonçant des candidatures uniques dans chaque circonscription. Ils appellent à « un nouveau front populaire » pour « construire une alternative » Emmanuel Macron et l’extrême droite. À droite, Eric Ciotti, président des Républicains, crée la surprise en prônant une alliance avec le Rassemblement national, malgré l’opposition de nombreux dirigeants de son parti.
« L’opportunisme politique ne justifie pas de trahir les électeurs. Je désapprouve tout autant le ralliement du président des Républicains au RN que celui des socialistes à LFI », fait savoir Jean-Luc Moudenc. « Il existe une autre voie : j’appelle à constituer, le moment venu, un large rassemblement républicain du centre, de la droite, de la majorité présidentielle, des socialistes et des radicaux de gauche. »
En Occitanie, le conseiller de la majorité municipale toulousaine Jonnhy Dunal est tout aussi critique face à ces alliances pour les élections législatives. « Mais quel déshonneur, quelle honte ! », écrit-il au sujet de la décision du président LR, sur X. Concernant le PS, l’élu estime que le parti « se couche devant l’extrême gauche antisémite de Mélenchon ». Il considère que « les Français ont besoin d’un bloc centriste fort et uni, face au populisme et aux extrêmes ! »
À gauche, l’alliance est cependant saluée par Carole Delga, présidente socialiste de la Région Occitanie, pourtant farouchement opposée à la Nupes : « Face au péril de l’extrême-droite, Macron met la France en danger. Je dis oui au Front populaire qui change la vie des gens en actes. Un Front populaire ouvert et le plus large possible. J’y prendrai toute ma part avec ce que je suis : une femme libre, socialiste qui n’a jamais cédé ni aux sirènes macronistes, ni aux sirènes mélenchonistes. L’Histoire nous regarde : j’appelle chacune et chacun à être à la hauteur des enjeux. »
« Pour la France, pour la République, au nom de l’engagement de millions d’hommes et de femmes, tout doit être entrepris pour empêcher l’extrême-droite de gouverner. Dans ces circonstances graves, le nouveau Front Populaire est une réponse de salut public face à une urgence démocratique », estime Michaël Delafosse, le maire socialiste de Montpellier. Bâtir une union de la gauche la plus large possible, ce n’est pas se renier, c’est être à la hauteur de la situation présente. C’est faire honneur aux grands noms de la gauche, Léon Blum, Jean Jaurès, qui ont toujours défendu le rassemblement au-delà de leur propre courant politique lorsque l’essentiel était en jeu. »
« Honte de voir le Parti socialiste perdre tout sens de l’éthique », juge Cécile Dufraisse, adjointe LR à la Mairie de Toulouse. « Comment peuvent-ils parler de défendre les valeurs républicaines tout en faisant équipe avec de tels extrêmes ? Leur soif de pouvoir les pousse à mettre de côté toute moralité et à se compromettre avec n’importe qui ! »
« Comment le PS peut-il se vendre en quelques heures à Jean-Luc Mélenchon et à ses amis islamo-gauchistes qui n’ont eu de cesse que de semer le chaos dans le pays depuis des semaines ! », s’interroge Laurence Arribagé, ex-membre de la majorité municipale de Toulouse. « Se rallier à ce parti dont certains prônent purement et simplement la haine des juifs (…) est indigne. »
Ce à quoi, François Piquemal, député LFI en Haute-Garonne, a réagi : « La droite complotiste toulousaine ne trouve plus d’insultes assez hautes pour exprimer sa peur. »
À l’autre bout de l’échiquier politique, le député RN de l’Aude Frederic Falcon écrit « Bravo à Eric Ciotti qui a le courage de proposer une alliance avec le Rassemblement National pour créer les conditions de l’alternance ! Amis Les Républicains, travaillons ensemble. »
« Face au danger de la Nupes v2 et face à l’impuissance du macronisme qui laisse la France exsangue, l’urgence est au redressement du pays ! », avance Céline Imart, députée LR dans le Tarn. « Notre seule boussole est l’intérêt des français. Soutien total à Eric Ciotti. ©
Et Guilhem Carayon, président tarnais des Jeunes Républicains, va dans le même sens. « Avec Eric Ciotti et des milliers de militants Les Républicains, nous faisons le choix du courage et du bon sens. Un choix approuvé par des millions de Français. » En revanche, le président de la fédération Les Républicains dans l’Hérault, Stéphan Rossignol, a préféré démissionner du parti.
Mis à jour le 12 juin à 14 heures : ajout de la réaction de Michaël Delafosse et de la décision de démissionner de Stéphan Rossignol.
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