Face à la menace qui pèse sur 70% de son réseau ferroviaire secondaire, la Région Occitanie lance un appel à la mobilisation citoyenne. À travers une pétition en ligne intitulée “Petites lignes – Grande cause”, la présidente Carole Delga interpelle l’État français sur la nécessité urgente de sauver près de 1 000 kilomètres de voies menacées de fermeture. Une situation que la Région estime ne plus pouvoir assumer seule.
La Région Occitanie tire la sonnette d’alarme ! En ce mois de juin, Carole Delga, sa présidente, a annoncé lancer une grande campagne de mobilisation publique à travers une pétition en ligne, afin de sensibiliser citoyens et décideurs à la dégradation du réseau ferroviaire régional. À travers le slogan “Petites lignes – Grande cause”, la collectivité entend rappeler le rôle vital de ces voies de desserte fine du territoire. En effet, selon la Région, en Occitanie, ce sont 984 kilomètres de lignes du réseau secondaire qui risquent de disparaître d’ici 2032, soit 70% de la desserte du territoire.
« Ces “petites lignes” – mal nommées – sont pourtant l’une des clés de la transition écologique, de la justice sociale et de l’égalité entre les citoyens et entre les territoires », souligne Carole Delga. La fermeture de ces lignes menacerait alors l’accès à une centaine de villes et villages, de Auch à Figeac, de Perpignan à Villefranche, ou encore de Nîmes au Grau-du-Roi. Ce serait, selon la Région, la fin d’une liberté fondamentale pour de nombreux habitants.
Dans un discours clair et technique, Carole Delga a exposé le contexte : « Le chemin de fer, le rail, ça appartient à l’État. » Pourtant, elle nuance en précisant : « Nous, les Régions, sommes les premiers financeurs à hauteur d’au moins 66%, pour des infrastructures qui ne nous appartiennent pas. C’est un cas unique en droit français. »
Cette situation devient d’autant plus critique en Occitanie où les lignes secondaires représentent 54% du réseau régional, contre une moyenne nationale de 30%. Dans certaines régions comme les Hauts-de-France, il ne représente que 22%, selon Carole Delga.
Pour éviter la fermeture des lignes menacées, la Région estime les besoins à 800 millions d’euros d’ici 2032. Or, ses marges de manœuvre budgétaires sont de plus en plus restreintes. Carole Delga rappelle d’ailleurs que depuis 2017, les dotations de l’État ont diminué de près de 400 millions d’euros.
« Nous sommes arrivés au maximum de ce que nous pouvons faire. De plus, nous connaissons la situation budgétaire de la France, c’est pourquoi nous faisons des propositions concrètes », tempère la présidente d’Occitanie. La Région mobilisera tout de même 16,5 millions d’euros d’ici 2027 pour maintenir certaines lignes prioritaires, comme Toulouse-Auch, Perpignan-Villefranche-de-Conflent ou Nîmes-Alès.
Plutôt que demander plus de subventions, Carole Delga appelle à des réformes structurelles de financement. Elle défend notamment :
La Région demande ainsi à l’État de « revoir le modèle hyper inflationniste et vertical de SNCF Réseau sur les coûts des péages ferroviaires, en rééquilibrant le coût pour les lignes les plus fréquentées ».
Carole Delga en appelle désormais à une mobilisation citoyenne, via une pétition en ligne sur le site de la Région Occitanie. L’objectif est de faire pression sur l’État à l’occasion de la conférence nationale sur le financement des infrastructures, présidée par Dominique Bussereau. « Ces lignes sont une solution pour l’avenir de notre pays et de notre planète. Vous aussi, soutenez cette grande cause ! » martèle la collectivité.
Pour Carole Delga, il ne s’agit pas seulement d’un enjeu de transports, mais d’un choix de société. « Quand on investit dans le rail, on fait travailler des entreprises françaises. Nous avons un savoir-faire reconnu à l’échelle internationale », insiste-t-elle.
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