Adjoint au logement de Jean-Luc Moudenc ces six dernières années, Franck Biasotto, aujourd’hui candidat de la liste Toulouse Belle et forte, soutenue par le Modem, a dévoilé ce mardi 25 février ses propositions en la matière.
Prôner une politique de rupture dans un domaine où l’on a été aux manettes pendant six ans en tant qu’adjoint au maire, c’est l’exercice délicat auquel s’est livré Franck Biasotto ce mardi 25 février en dévoilant son projet en matière de logement. Un sujet que le candidat de la liste Toulouse Belle et forte, issu du secteur immobilier et ancien président de Toulouse Métropole Habitat, maîtrise néanmoins parfaitement et à propos duquel il souhaite donc « mettre fin à 30 ans de laisser-aller ».
Dans son viseur, notamment, les produits de défiscalisation dont la Ville rose est « la place forte ». « À cause de ces dispositifs multiples, beaucoup d’achat sont des placements financiers. Toulouse ne compte que 33 % de propriétaires occupants, un taux bien inférieur à la moyenne des grandes villes françaises. C’est une spécificité locale qui nuit aux accédants. Il faut absolument rééquilibrer l’offre pour laisser de la place à tout le monde. Toulouse ne doit pas devenir Paris, avec des prix qui chassent les classes moyennes en dehors de la ville », prévient Franck Biasotto.
Selon lui, la notion de parcours résidentiel, qui consiste à pouvoir offrir à toutes les catégories de ménages des habitations adaptées à l’évolution de leur besoin, souffre actuellement à Toulouse de nombreux manques. Pour les combler, il souhaite en premier lieu développer le logement abordable, « La principale demande à Toulouse où les revenus moyens sont plutôt bas ». Actuellement le nombre de constructions de logements à prix maîtrisé est indiqué dans le PLUi-H. Mais Franck Biasotto souhaite mieux encadrer cette pratique en mettant en place une durée (cinq ou six ans) pendant laquelle les appartements devront rester dans ce dispositif qui permet d’acheter du neuf en dessous des prix du marché. Cela pour éviter que les bénéficiaires s’en servent pour faire de la spéculation et que ces logements reviennent trop rapidement dans le parc privé classique.
Autre piste, le candidat entend démocratiser le Prêt social location accession (PSLA), destiné aux personnes, sous plafonds de ressources, qui acquièrent un logement neuf dans une opération agréée par l’État. Ou encore développer un nouveau dispositif, l’Office foncier solidaire, qui consiste à acheter sous la forme dite de démembrement, un système dans lequel le bailleur reste propriétaire du foncier. « Ce n’est pas dans la culture française, il faudra du temps pour que cela se mette en place mais cela comporte beaucoup d’avantages », souligne Franck Biasotto.
En ce qui concerne le logement social, la liste Toulouse Belle et forte, souhaite aller plus loin dans l’effort de construction afin de coller à la très forte demande dans une ville où 82 % de la population y est éligible, un ratio particulièrement élevé. En cas d’arrivée au Capitole, elle étendrait également le système de Bourses d’échanges à l’ensemble des bailleurs sociaux afin de fluidifier les demandes de mutation des locataires ainsi que les ‘’Locations à projets solidaires’’, sur le principe des Kaps. De même, Franck Biasotto poursuivra la politique de vente HLM qu’il a toujours défendu malgré les nombreuses critiques. « Un logement social vendu permet d’en construire trois nouveaux », estime-t-il. Et pour lutter contre les logements vacants, au nombre de 2500 selon ses chiffres (l’association Droit au logement en recense dix fois plus), le candidat prévoit de créer des logements sociaux dans le parc privé grâce aux conventions Anah, avec l’objectif de les diminuer de moitié.
Enfin, en matière d’urbanisme, Franck Biasotto assure que « s’il n’a rien contre les promoteurs immobilier, le rôle d’un maire est de leur donner une véritable feuille de route ». Et ce, que ce soit pour orienter la manière de construire mais aussi réguler les endroits où le faire dans la ville. Pour désamorcer les nombreux conflits engendrés par les projets immobiliers, il compte notamment sur la Maison de l’habitat et du logement qu’il veut mettre en place. Un guichet unique au sein duquel six architectes-conseil (contre un seul à l’heure actuelle) auront pour mission de veiller au respect de l’identité de chaque quartiers. Reprenant une critique régulièrement formulée à l’encontre de Jean-Luc Moudenc, l’ancien adjoint au logement promet que, lui, ne « donnera pas les clés de la ville aux promoteurs ».
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