À cinq mois des prochaines élections municipales, Aucamville s’apprête à vivre une sensation de déjà-vu. Le maire actuel, Gérard André, sans concurrence depuis 2004, devrait être réélu sans difficulté pendant que les enjeux qui entourent sa commune se multiplient.
L’histoire se répète depuis 16 ans à Aucamville. Lors des prochaines élections municipales, les habitants de cette commune de 8000 habitants n’auront que trois choix : apporter leur voix à la liste socialiste seule en lice – celle du maire sortant Gérard André, candidat plus que probable -, voter blanc, ou s’abstenir comme un électeur sur deux l’a fait lors du dernier scrutin. La faute à une absence de concurrence naturelle malgré la volonté dans les camps adverses de pallier ce manque.
Une solution a failli venir de la droite. Laurence Arribagé, présidente des Républicains en Haute-Garonne, avait affirmée vouloir
« doubler le nombre d’élus LR dans le département ». Présenter un candidat à Aucamville paraissait même comme une évidence pour la secrétaire départementale du parti, Christine Gennaro-Saint, comme elle l’indiquait encore il y a quelques semaines :
« Il faut constituer une liste ici, surtout après toutes ces années. » Mais la droite a dû se confronter à la réalité.
« Je n’ai personne à proposer. J’aurais voulu mais je n’ai trouvé aucun candidat naturel », assure Laurence Arribagé, en rappelant que
« la commune ne dispose pas de beaucoup d’adhérents LR ».
L’urbanisation, l’enjeu majeur qui fait débat
En attendant l’éventuelle déclaration d’un outsider de dernière minute, l’heure est au bilan de Gérard André. École, petite enfance et jeunesse sont les trois axes que le maire socialiste affirmait vouloir continuer à améliorer lors des dernières élections. Des promesses tenues selon la présidente de l’Association du groupement autonome des parents d’élèves, Ludivine Arlie :
« Les infrastructures ont été améliorées, tout comme la capacité d’accueil et les conditions de vie. Cela reste perfectible mais la mairie a tenu compte des souhaits des institutrices. »
Aujourd’hui, alors que la population de la commune a doublé en 20 ans, c’est le thème de l’urbanisation qui est au cœur des discussions à Aucamville. Ludivine Arlie, également secrétaire des Écolubies, association qui sensibilise à l’écologie et l’économie des ressources, insiste sur les enjeux :
« À cause de l’urbanisation, nous sommes devenus une banlieue. Il y a trop d’immeubles et de dépôt d’ordures sauvages. Ce n’est plus agréable de se balader dans le centre. »
Le président du Club culture et loisirs d’Aucamville, Serge Antoine Cambournac, relève lui aussi la réalité de cette évolution urbaine.
« J’habite depuis 20 ans à Aucamville. Si j’ai toujours eu le sentiment de vivre dans une banlieue, le problème actuel est la circulation. C’est très désagréable. » A l’image de ces représentants associatifs, les habitants sont nombreux à critiquer cette urbanisation. Sur le forum
Ville-ideale.fr, certains vont même jusqu’à déclarer que cette évolution
« mène à la délinquance » et que
« le centre-ville de la commune est devenu impraticable à cause de la circulation ». S’il ne doit affronter aucune concurrence pour le scrutin à venir, Gérard André est tout de même attendu au tournant sur ces questions. Pour l’heure, l’édile a refusé de s’exprimer.
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