Lieu de vie et de restauration, le food court est en vogue et mise sur l’expérience culinaire, locavore, culturelle. En Occitanie ou tout près d’ici, tasting des derniers food courts en vue ou à venir, à Montpellier, à Toulouse ou en Andorre.
La mode est résolument au food court, parfois appelé food hall, ce concept post-fooding de marché déjeunatoire ou dinatoire géant où l’on picore et s’attable en liberté et à toute heure. Né dans les malls américains – les immenses centres commerciaux –, cet espace d’agapes prend désormais forme et contenu dans des lieux atypiques et mise sur le terroir, d’ici ou d’ailleurs, la néo-gastro-bistronomie et la restauration expérientielle. Ajoutez une dose de culture – expositions, performances, concerts –, quelques pop-up stores et voilà la recette parfaite du food court en vogue, qui atteint parfois des sommets de branchitude : Time Out Market, Dinerama, Eataly, La Felicita, à Lisbonne, Londres ou Paris… Mais aussi à Lyon, Bordeaux, Marseille, ou… Andorre-la-Vieille.
C’est en effet à plus de 1000 mètres d’altitude, dans la principauté pyrénéenne, que le chef gersois Bernard Bach a inventé début 2019 le concept de food court d’altitude, installé au cœur d’un concept-store de luxe. La Chef’s Table andorrane réunit donc Bernard Bach, deux étoiles depuis onze ans au Puits Saint-Jacques à Pujaudran, Romain Fornell, Toulousain et plus jeune chef étoilé (à 24 ans) qui officie entre Barcelone et Sagaró, et Oscar Manresa, figure emblématique de la restauration barcelonaise.
Dans un espace de 1000 mètres carrés, les trois chefs ont concocté un lieu multiple et triculturel, organisé autour de six comptoirs – Iberico & Gascon, Oyster Bar, Bar BQ, la Fromagerie, la Pâtisserie et El Bar – où l’on achète ou déguste patatas bravas revisitées, tartare de boeuf ou de loup, homard bleu al ajillo, pluma de bellota et Tatin ou Suzette. Parfait entre deux séances de shopping, randonnées ou journées de ski.
Guère pionnières, les grandes villes d’Occitanie s’ouvrent enfin à la tendance food court. À Montpellier, les Halles du Lez, ouvertes mi-juin, offrent 2500 mètres carrés de halles couvertes, trente étals et un rooftop de 750 mètres carrés où l’on peut manger mais aussi faire son marché ou la fête. Les frères Pourcel y proposent brochettes et ceviches, et on y trouve aussi des bars à champagne et à coquillages ou à fromages, des burgers ou encore le spectaculaire bistrot à viandes Chez Bébelle, venu de Narbonne.
A Narbonne d’ailleurs, l’ex-rugbyman Gilles Belzons alias Bébelle, connu pour ses commandes à l’hygiaphone et ses lancers de bavettes au cœur du marché, ouvre cet été un autre lieu de restauration atypique et convivial dans l’ancienne église des Jacobins, déjà investie par le Conseil interprofessionnel des vins AOC du Languedoc (CIVL). En 2020, la Halle Gourmande de la Cartoucherie incarnera enfin le concept dans la métropole toulousaine : avec 3000 mètres carrés, vingt-cinq stands et 1500 places, ce nouveau lieu ciblera la mixité culinaire, les circuits courts et une cuisine de saison, le tout dans un esprit décontracté au cœur de l’éco-quartier du même nom. Dans l’air du temps du partage et de l’expérience, le food court a de l’avenir devant lui.
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