L’an dernier, le Musée de la romanité ouvrait ses portes à Nîmes. Une invitation à plonger dans l’histoire et à se balader dans la ville, déjà véritable musée à ciel ouvert.
Sa façade évoque une toge, un drapé léger, aux plis formés d’une multitude de carrés de verre. Telle une mosaïque. Depuis son ouverture, le 2 juin 2018, le Musée de la romanité frôle les 400 000 visiteurs. Dans ce bâtiment de 9 200 mètres carrés, 5 000 œuvres sont exposées. La scénographie tourne autour d’un atrium où trône un fragment du fronton du sanctuaire de la Source, berceau de la ville. Le cheminement est pensé le long d’une rue, qui suit l’ancien rempart augustéen et se prolonge jusqu’au jardin archéologique. La chronologie allant du VIIe siècle avant notre ère au Moyen-Âge. À toutes fins utiles, une guide rappelle : « En -121, nous devenons une province romaine. » Et ce, pour les cinq siècles à venir. Une empreinte indélébile.
Après avoir découvert les fresques et mosaïques, les bas reliefs et les statues, ou encore les stèles funéraires, dont certaines aux épigraphes interactives, il reste les expositions temporaires. Jusqu’au 8 mars 2020, ce sera “Bâtir un empire, une exploration virtuelle des mondes romains”.
Ne surtout pas repartir sans un passage sur le toit terrasse pour une vue imprenable sur la ville. Prêts pour un saut de 2000 ans ? Il suffit d’un regard, juste en face, sur les Arènes de Nîmes, l’un des plus grands amphithéâtres romains. Et des mieux conservés, car il a toujours été utilisé : conçu pour des combats au Ier siècle avant J.-C., il devint une forteresse à la chute de l’empire romain, puis un quartier d’habitation au XIIe.
Un autre face à face historique se joue non loin de là, au cœur de l’ancien forum. Entre l’équipement culturel Carré d’art – dont les baies vitrées abritent la bibliothèque et le Musée d’art contemporain – et la Maison Carrée, toute en colonnades blanches. Elle fut tour à tour un temple, une demeure particulière, une écurie, un couvent, puis le premier musée de Nîmes.
Il est si bon de s’en aller ensuite fureter. Comme dans les ruelles du quartier de l’Écusson pour du shopping ou un verre en terrasse. Mais attention, un crocodile rôde… Symbolisant la victoire de Rome sur l’Égypte, il est l’emblème de la ville. Sa dernière représentation est signée Philippe Starck. Le tour de ville se poursuit par le castellum aquae, d’où était répartie l’eau qui arrivait en pente douce depuis Uzès grâce à un aqueduc de cinquante kilomètres. Une partie subsiste, c’est le célèbre Pont du Gard. Pour finir en beauté, il convient de pousser jusqu’aux Jardins de la Fontaine, au Nord-Est de la ville. Là, au pied des balustres et des escaliers, coulait la source ayant donné vie à la cité.
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