Propriétaire du Château de Villerambert, épris d’accueil de prestige et des valeurs de Pierre Paul Riquet, Michel Julien entend bien prouver au monde entier que l’Occitanie sait recevoir.
Luxe ’n You : Comment vous est venue l’idée de créer le Comité Riquet, unique dans la région ?
Michel Julien : Avant de revendre mes vignes, je m’étais toujours battu pour faire monter en gamme les vins du Languedoc et la notoriété positive de la région. J’avais déjà l’envie de regrouper des entreprises d’excellence dans l’art de vivre lorsque Languedoc et Midi Pyrénées se sont ralliées. Habitant entre Caunes Minervois et Carcassonne, je traverse le Canal du Midi quasiment quatre fois par jour mais je suis rendu compte que je le connaissais mal. J’ai étudié la vie de Riquet et j’ai été séduit par cet homme, excessivement volontariste, entrepreneur social fabuleux, qui rémunérait les femmes enceintes et les hommes lorsqu’ils tombaient malades.
C’est quoi, l’excellence dans l’art de vivre en Occitanie ?
Michel Julien : Ce sont les Toiles du Soleil à Saint-Laurentde-Cerdans, les huîtres de Florent Tarbouriech, les chocolats Nougalet à Luc-sur-Aude, les vases d’Anduze, les enceintes Jadis qui s’arrachent dans le monde entier mais aussi l’Abbaye de Fontfroide et de très beaux hôtels. Ce sont des gens passionnés, à la qualité de produits et de services exceptionnelle. Mais le comité poursuit sa recherche de pépites.
« Démontrer que l’Occitanie, ce n’est pas seulement Airbus »
Quel est l’objectif : asseoir une aura ou attendre des retombées ?
Michel Julien : Le comité n’est pas une fin en soi, ni une grande entreprise de nombrilisme et d’entre-soi. Il doit être un outil pour apporter plus de lumière sur les maisons elles-mêmes et sur l’Occitanie. Il y a des pépites dans notre région, peu ou pas connues. Nous souhaitons leur apporter un éclairage supplémentaire. Dans cette démarche, l’Occitanie est notre partenaire. Aux Japonais, Chinois, Canadiens, Américains, nous souhaitons montrer que l’Occitanie, ce n’est pas seulement Airbus.
En quoi consiste le Prix du Comité de la jeunesse ?
Michel Julien : Ce projet devrait voir le jour en 2020-2021. L’idée est partie d’une problématique de recrutement des Forges de Laguiole. Le prix aura pour vocation de sensibiliser les jeunes à l’artisanat semi-industriel, d’attirer les vocations et de soutenir un apprenti au talent prometteur afin de faciliter l’obtention d’un crédit auprès des banques par exemple. Nous voulons être des facilitateurs, des apporteurs de lumière.
Êtes-vous engagés dans certains combats comme le développement durable ou l’entrepreneuriat au féminin ?
Michel Julien : Parmi ceux qui pourraient devenir membres du comité, il y a des gens qui se soucient de l’impact environnemental. Ne serait-ce que cette petite entreprise d’Ariège qui fabrique la Georgette, un couvert à la fois luxe et écologique puisqu’en combinant fourchette, cuillère et couteau, il permet de faire 66% d’économie de détergent en vaisselle. Enfin, l’une des premières personnes à qui j’ai parlé de mon projet a été Miren de Lorgeril, propriétaire du Château de Pennotier, construit par Rech de Pennautier, grand intendant de Riquet. Homme ou femme, c’est le sens qui fait la valeur.
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