Quand la télé influence nos habitudes de consommation. En 2005, France 2 et son émission Envoyé Spécial diffusaient le documentaire “Les cosmétiques en question”. Un électrochoc et une vaste prise de conscience collective sur la présence massive de composés chimiques, parfois nocifs, dans nos produits pour le corps. Cette enquête de la journaliste Françoise Vallet « a créé le buzz et engendré un premier boum des cosmétiques responsables », se souvient Pauline Raffaitin, qui suit ce marché depuis une quinzaine d’années pour l’organisme de certification Ecocert. En 2017, l’arrivée du label Cosmos, qui a contribué à uniformiser la reconnaissance des cosmétiques bio à l’échelle internationale, a apporté un niveau d’information supplémentaire pour le consommateur. Preuve d’une mobilisation de toute cette filière en plain essor. Selon le cabinet d’études Kline, le marché mondial des cosmétiques naturels représentait 39 milliards de dollars en 2019, en croissance de près de 9 % sur un an, et devrait poursuivre sa dynamique pour atteindre 48 milliards de dollars en 2024.
« Une tendance massive qui s’invite y compris dans la grande distribution et dans le luxe. »
En tant que numéro un mondial de la beauté, la France se trouve évidemment en première ligne. Si la quête de nature et d’authenticité incite à s’orienter vers les artisans et les acteurs à taille humaine, tels que les puristes mis en avant dans ce dossier, « il ne faut pas sous-estimer le rôle des majors du secteur, qui ont tous créé une gamme bio et naturelle et qui jouent un rôle de moteur grâce à leurs capacités de recherche et développement », souligne Pauline Raffaitin. L’experte se veut même encore plus optimiste : « C’est une tendance massive qui s’invite y compris dans la grande distribution et dans le luxe. L’ensemble du marché se déplace vers ce segment. » Au coeur de cette tendance, en Occitanie et notamment en Gascogne, c’est une célèbre fleur jaune qui a eu la première les honneurs médiatiques, avec des têtes de gondole comme Graine de Pastel. Mais dans la deuxième région agricole de l’Hexagone – et la première pour le bio –, les ressources sont légion. Lait d’ânesse, olive, chanvre… De quoi incorporer la notion de circuits courts. Prendre soin de son environnement, c’est aussi, déjà, prendre soin de soi.
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