Il y a ceux qui disent et ceux qui font. Andrew Coecup, alias Andy Cato, appartient à la deuxième catégorie. Star planétaire de la musique électro, il est devenu l’un des paysans les plus engagés de France, exerçant sur ses terres gersoises des pratiques résolument vertueuses. Pour faire un pain d’excellence, Andy Cato connaît la musique…
Un conte de fées à l’envers. On connaît les bergers qui deviennent rois : ici, c’est un roi qui devient berger, ou plus exactement paysan. Sous le nom d’Andy Cato, Andrew Coecup a effectué une carrière mondiale au sein du groupe Groove Armada. Tubes planétaires (“At the river”, “Superstylin”, “I see you baby”…), albums à succès dont le dernier nominé aux Grammy Awards, tournées internationales à guichets fermés, sans oublier jeux vidéo et films célèbres (“Collatéral”, “Lara Croft : Tomb Raider “, “Ne le dit à personne”…) qui se sont emparés de ses créations. Même un certain Prince a rendu hommage à ce roi de la musique électronique. Un roi qui, au retour d’un concert, a découvert cette phrase d’un journaliste américain : « Si vous n’aimez pas le système, ne dépendez pas de lui ! » Elle a eu l’effet d’une baguette magique, amorçant sa métamorphose en paysan qui, quelques années plus tard, sera sacré en France chevalier de l’Ordre du mérite agricole pour son action en faveur de l’agroécologie. Pas mal pour un sujet britannique…
Installé dans le Gers, Andy Cato commence par vendre ses légumes bio sur le marché d’Auch avant de se lancer dans l’aventure du pain. Un pain issu de blés anciens, riche en nutriments, faible en sucres comme en gluten, et façonné par les mains expertes d’un maître-boulanger. À la ferme du lieu-dit Naroques, sur les hauteurs de Lasseube-Propre, les pratiques sont résolument écologiques. Quelle meilleure agricultrice que la nature elle-même ? Andy Cato l’imite donc en bannissant le travail du sol et le désherbage chimique. Sur des terres plantées d’arbres et de haies cohabitent des chevaux de trait, des poules noires, ainsi que des vaches Red Sussex qui se régalent d’une multitude d’espèces végétales. Et régaleront à leur tour les gourmets d’une viande riche en minéraux, vitamines et oméga 3. Ils devront pour cela passer commande sur le site Internet de la ferme. Les amateurs de pain bon et sain auront le choix entre ce même site, plusieurs restaurants, des épiceries bio du Gers, et la boutique officielle près de la cathédrale d’Auch où l’on propose également des viennoiseries. Sur la vitrine, une main brandissant trois brins de blé, et un slogan dont les mots résonnent comme les paroles d’un tube : « Cultiver et nourrir l’avenir. »